La Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH) a appelé à une lutte "effective et sans relâche" contre la corruption qui mine le tissu social et hypothèque le processus de développement, préconisant, à cet égard, des sanctions "exemplaires et dissuasives" pour lutter contre ce fléau. Dans son rapport annuel 2011 sur l'état des droits de l'homme en Algérie, la CNCPPDH a déploré que la corruption ait "miné le tissu social" et "essaimé sur l'ensemble du territoire national". "Il est grandement temps de mettre un terme définitif à la dérive actuelle, qui est à l'opposé des dispositions de l'article 21 de la Constitution", a-t-elle souligné, constatant que les fonctions au service des institutions de l'Etat "sont devenues une source d'enrichissement et un moyen de servir des intérêts privés". "La corruption gangrène notre pays et l'impunité aidant, elle risque d'altérer toute démarche tendant à assurer un essor économique et social", a prévenu la commission, "à moins que les pouvoirs publics ne s'attellent vraiment à une action de salubrité publique, qui ne sera pas une opération ponctuelle visant des comparses avec une parodie de justice et, qui concernera en premier lieu les pouvoirs publics eux-mêmes". La CNCPPDH a ajouté que ce fléau persistera "si aucune action concrète, effective et durable n'est entreprise". Elle a indiqué, dans ce cadre, que la transparence et la bonne gouvernance imposent de mettre fin au "clientélisme", aux nominations "pistonnées", notamment dans les hautes sphères de l'Etat, au détriment de la compétence et de l'intégrité et de la fidélité au pays. Pour la Commission nationale, "il est temps de faire le choix de l'Algérie et de son peuple et de combattre effectivement et sans relâche tous les agents publics qui ne cherchent qu'à s'enrichir et à amasser toujours plus d'argent". "Des sanctions exemplaires et dissuasives pour ne plus permettre au corrompu de jouir du produit de la corruption après avoir purgé sa peine" sont nécessaires, a-t-elle affirmé. Au plan des mesures pratiques, la CNCPPDH a recommandé que la justice puisse exercer "pleinement et sereinement" ses attributions légales, notamment en ce qui concerne l'instruction à charge et à décharge, "sans interférences" ni de la chancellerie, ni du parquet général, ni de la police judiciaire. Elle également préconisé que les hautes fonctions dévolues aux cadres de l'Etat dans le domaine économique, administratif et sécuritaire soit "limitées dans le temps (mandat)" afin d'"éviter toute appropriation de la fonction par ledit cadre qui conduit à toutes les dérives, notamment la corruption, et conforte l'intéressé dans sa conviction qu'il est la personnification de l'Etat". La CNCPPDH a invité, en outre, le législateur à évaluer la loi du 20 février 2006 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption.