La corruption est très répandue en Algérie, a déploré un organisme gouvernemental dans un rapport dont l'agence de presse officielle a publié des extraits vendredi, préconisant des "sanctions exemplaires et dissuasives" pour les corrompus dans l'administration. Dans son rapport pour l'année 2011, la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH) déplore que la corruption ait "miné le tissu social" et "essaimé sur l'ensemble du territoire national". "Les fonctions au service des institutions de l'Etat sont devenues une source d'enrichissement et un moyen de servir des intérêts privés", souligne le rapport, attribuant en partie au sentiment d'"impunité" le fait que cette corruption ait atteint une telle échelle. Selon le rapport, cette "corruption gangrène" l'Algérie "et l'impunité aidant, elle risque d'altérer toute démarche tendant à assurer un essor économique et social". Il préconise "une action de salubrité publique" de la part des autorités, "qui concernera en premier lieu les pouvoirs publics eux-mêmes". La commission recommande "des sanctions exemplaires et dissuasives pour ne plus permettre au corrompu de jouir du produit de la corruption après avoir purgé sa peine". Elle préconise également de limiter la durée du mandat des fonctionnaires hauts placés, comme c'est le cas pour les responsables élus. L'Algérie a signé la convention des Nations unies sur la corruption et introduit la notion d'enrichissement illicite dans sa législation en 2000. Les contrevenants risquent jusqu'à 40 ans de prison et la saisie de tous les biens, y compris ceux des descendants directs ou indirects. Un rapport de Transparency International sur la perception de la corruption avait placé en 2011 l'Algérie à la 112e place sur 183 pays classés du moins au plus corrompu.