La Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a demandé au président par intérim du Mali, Dioncounda Traoré de remplir les conditions permettant une intervention militaire ouest-africaine dans le nord du Mali, occupé par des groupes armés, a-t-on indiqué vendredi de source diplomatique. Les ministres ivoiriens des Affaires étrangères, Daniel Kablan Duncan, et de l'Intégration africaine, Ally Coulibaly, se sont rendus jeudi à Bamako pour remettre à Dioncounda Traoré, la réponse à la demande officielle d'aide qu'il a adressée début septembre à la Cédéao. Cette réponse a été élaborée lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères et de la Défense de la Cédéao, lundi à Abidjan, qui avait été précédée par une rencontre des chefs d'état-major ouest-africains. Selon des sources diplomatiques ouest-africaines, deux des trois points évoqués par Bamako posent problème et ne permettent pas un "accomplissement efficace" d'une éventuelle intervention. La Cédéao, qui prépare depuis plusieurs mois le déploiement de 3.300 soldats, a du revoir ses projets initiaux, qui prévoyaient notamment de sécuriser à Bamako le régime de transition. Mais dans sa demande d'aide, Dioncounda Traoré prend soin de préciser que "le déploiement de forces militaires combattantes est sans objet" à Bamako, conformément au voeu exprimé à plusieurs reprises par l'ex-junte militaire. Les autorités maliennes ont indiqué qu'elles ne voulaient pas que des troupes ouest-africaines combattent, mais qu'elles apportent un soutien logistique et aérien, ainsi qu'une participation au maintien de l'ordre, une fois les villes du nord reconquises. La Cédéao estime qu'une aide à la formation de l'armée malienne et un appui logistique et aérien ne sont pas suffisants et que les troupes ouest-africaines ne doivent pas être confinées dans une position passive.