En promettant aux Britanniques un référendum sur la question lancinante de l'adhésion de la Grande Bretagne à l'UE, le parti des Travaillistes (opposition), qui tient actuellement sa conférence annuelle à Manchester, veut accentuer son avance sur les Conservateurs au pouvoir. L'adhésion de la Grande Bretagne à l'UE, un des dossiers majeurs sur lequel se penche le gouvernement au cours de la rentrée sociale, représente une importance cruciale pour les Britanniques en raison de la crise économique et d'aucuns considèrent qu'elle peut peser sur le choix des électeurs et faire basculer l'opinion lors des prochaines élections générales de 2015. Une des figures de proue du parti de l'opposition, Jim Murphy, en charge de la Défense au sein de cette formation politique, a déclaré devant le congrès de Manchester que le référendum sur l'UE devrait avoir lieu. "La question n'est pas de savoir si la consultation populaire sur l'UE va avoir lieu mais quand aura-t-elle lieu", a-t-il dit. Il a soutenu que le leader du parti Ed Miliband pourrait devenir le premier chef de parti à s'engager à tenir un vote après la prochaine élection. Plusieurs autres figures du parti ont incité Miliband à promettre d'engager les travaillistes dans ce sens afin de gagner davantage en popularité et d'accentuer son avance sur le parti des Conservateurs, en prévision des élections générales. D'autant que les conservateurs sont divisés sur la question de l'Europe, certains sont en faveur d'un retrait de la Grande Bretagne de l'UE, d'autres maintiennent que l'avenir du pays est au sein de l'Union. Les plus récents sondages publiés en Grande Bretagne montrent que les Travaillistes devancent de 10 points leurs rivaux Conservateurs dans les intentions de vote et la promesse de tenir un referendum sur l'UE, qui répond aux aspirations d'une large couche de la société, va certainement accroître la popularité des Travaillistes même si au plan économique, des faiblesses ont été relevées. L'Europe est en train de devenir une question qui pourrait être cruciale à la prochaine élection générale et depuis la débâcle subie par les Conservateurs aux élections locales du 3 mai dernier. Le gouvernement de la Coalition fait face à une nouvelle pression des eurosceptiques pour organiser un référendum sur l'adhésion à l'Europe. Intervenant récemment sur la BBC, le Premier ministre David Cameron a affirmé qu'il étudiait actuellement la possibilité de convoquer un référendum au sujet de l'adhésion du Royaume-Uni à l'UE. Cette déclaration fait suite à l'intensification des appels au retrait de la Grande Bretagne de l'Europe. Il est prévu que le Premier ministre conservateur expose sa vision de l'avenir des relations de son pays avec l'UE dans un prochain discours attendu par la classe politique. Les appels à la révision des relations du Royaume-Uni avec l'Europe se sont accentués avec le projet de l'Union de création d'un nouveau traité dit "Fédération démocratique d'Etats-Nations" qui a stigmatisé les craintes des eurosceptiques au Royaume-Uni. Il s'agit pour les Conservateurs au pouvoir, de traiter cette question sensible avec la plus grande prudence pour ménager, d'une part, le Parlement ou l'opposition à l'UE s'exprime de la façon la plus vive lors des débats sur cette question et, d'autre part, les libéraux démocrates partenaires de la Coalition, plutôt favorables a l'Europe. Selon un récent sondage réalisé par l'Institut ComRes pour le Sunday Mirror, 46% des électeurs britanniques affirment qu'ils voteraient pour un retrait de l'UE, contre 30% qui veulent rester au sein de l'Union. Le sondage a montré l'émergence d'un sentiment anti européen en Grande Bretagne né de la récession économique dans ce pays et attribuée, dans une large mesure, à la crise de la zone euro. Ce sentiment anti européen est reflété par l'attrait croissant qu'exerce le parti pour l'indépendance du Royaume-Uni (UKIP) sur les électeurs.