LONDRES - L'indépendance de l'Ecosse occupe désormais le devant de la scène politique au Royaume-Uni, éclipsant le veto britannique au nouveau traité de l'UE qui avait défrayé la chronique le mois dernier. L'Ecosse est, ces derniers jours, au coeur des débats télévisés et analyses d'experts qui examinent et commentent les conséquences politiques et socio-économiques que pourrait avoir une séparation entre Londres et Edinbourg dans les prochaines années. Les questions qui reviennent le plus dans les échanges d'opinions, tant au niveau des experts qu'au niveau de simples citoyens émettant leurs avis sur la question, est de savoir si l'Ecosse est reellement capable de "voler de ses propres ailes" sans l'aide de la Grande Bretagne. Les avis diffèrent sur la question. Pour certains, l'Ecosse est un pays riche qui a développé une solide industrie notamment dans l'énergie, il serait plus développé en étant indépendant. Pour d'autres, ce pays serait beaucoup plus prospère au sein du Royaume Uni. La seconde grande tendance des débats politiques sur la question est que, contrairement au véto britannique à l'UE qui a divisé la classe politique en Grande Bretagne, entre les eurosceptiques soutenant la décision du Premier ministre et ceux évoquant le risque d'isolement de la Grande Bretagne par rapport au marché européen, la question de l'indépendance de l'Ecosse a, au contraire, unifié les rangs des britanniques pour préserver l'Union. Le Premier ministre britannique David Cameron et le leader du parti Labour de l'opposition Ed Miliband ont conjointement exhorté l'Ecosse à rejeter les appels à l'indépendance si un référendum est organisé à ce sujet. Devant le Parlement, le Premier ministre a indiqué aux députés qu'il croyait "passionnément" à l'Union, tandis que le leader travailliste a déclaré que "l'éclatement serait préjudiciable à l'économie du Royaume-Uni". "Je crois passionnément à l'avenir de notre Royaume-Uni je crois passionnément que nous sommes plus forts ensemble plutôt que désunis", a déclaré en substance M. Cameron. Pour les populations, la préservation de la Grande Bretagne -formée de l'Angleterre, Ecosse, Irlande du Nord et Pays de Galles- demeure le souhait exprimé par la majorité. Plus de la moitié des électeurs écossais souhaitent préserver l'Union et rester au sein du Royaume-Uni, selon un récent sondage Ipsos Mori. Le sondage a également montré que la majorité des Anglais et des Gallois souhaitent que l'Ecosse demeure rattachée au Royaume-Uni.