L'abattage excessif d'agnelles à l'approche de l'Aïd al Adha inquiète le ministère de l'agriculture, qui a lancé mercredi un appel aux professionnels de la filière et aux consommateurs à préserver le patrimoine animal national. ''Outre le contrôle qui se fait par les services vétérinaires au niveau des abattoirs, nous relançons chaque année un appel aux éleveurs et aux maquignons pour éviter l'abattage des agnelles'', a indiqué à l'APS Yasmine Zerabib, chef de bureau hygiène alimentaire à la direction des services vétérinaires du ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Sans donner de statistiques précises sur le nombre d'agnelles sacrifiées pendant ou en dehors de l'Aïd, elle a rappelé que l'abattage d'agnelles est interdit par un décret datant de 1991. L'inquiétude des pouvoirs publics est fondée sur le fait qu'il existe des maquignons qui vendent une grande partie de leurs brebis et gardent les moutons pour la fête de l'Aïd, en vue d'engranger des gains, créant ainsi un déséquilibre dans le cheptel reproducteur. L'abattage de brebis est favorisé également par son prix bas par rapport à celui du mouton. ''Pour une gestion rationnelle du patrimoine animal national et sa préservation, les citoyens (consommateurs, commerçants, éleveurs) sont appelés à arrêter l'abattage des brebis reproductrices et des agnelles'', indique-t-on au ministère de l'agriculture. Selon les chiffres du ministère établis sur la base des animaux vaccinés, le cheptel ovin national est estimé à 22,5 millions de têtes dont 13,8 millions de brebis. Le nombre d'animaux sacrifiés pendant l'Aïd al Adha se situe entre 3 et 3,5 millions de têtes, selon les chiffres officiels qui ne comptent pas les bêtes sacrifiées par l'abattage clandestin. D'autre part, le ministère rassure que la production nationale " répond largement" à la demande. Quant à la hausse des prix du mouton constatée sur le marché, elle est attribuée à la ''spéculation exercée par les maquignons qui travaillent dans la clandestinité et à l'augmentation des cours des aliments du bétail sur le marché mondial'', d'après le ministère. L'Etat soutient également la production de plus d'un million de quintaux par an d'orge destinés à l'alimentation du cheptel ovin et bovin. Cette filière occupe 18,3% dans la production agricole nationale. D'autre part, un vaste programme de prévention et de sensibilisation, destiné aux éleveurs afin de prémunir le bétail contre les diverses maladies animales, est mené durant toute l'année, et suivi et appuyé par une campagne intensive de vaccination.