Namr Hamad, conseiller politique du président palestinien, Mahmoud Abbas, a affirmé la détermination de la direction palestinienne de présenter à l'assemblée générale de l'ONU, avant la fin de l'année la demande d'adhésion de la Palestine à l'organisation onusienne en tant qu'Etat non membre. Le responsable palestinien a indiqué, dans une conférence de presse au Caire à l'occasion du lancement de la campagne de mobilisation du soutien à la demande palestinienne que la décision palestinienne était "irréversible" en dépit des pressions exercées par les Etats Unis et Israël sur la direction palestinienne et pour dissuader les pays de la soutenir. La direction palestinienne s'atèle actuellement à l'élaboration de la demande, a-t-il dit, précisant que les palestiniens doivent réussir dans cette démarche, appelant les pays arabes et islamiques à mobiliser le soutien des pays dans ce sens. M. Hamad a rappelé la demande formulée l'année dernière au conseil de sécurité de l'ONU pour la reconnaissance de l'Etat palestinien et à laquelle les Etats-Unis s'étaient opposés par tous les moyens pour que la Palestine n'obtienne pas les 9 voix sur les 15 des pays membres. Il a insisté sur l'importance de l'adhésion de la Palestine à l'ONU, affirmant que si elle aboutissait cela signifie la reconnaissance de l'Etat palestinien avec comme frontières "la Cisjordanie, El Qods-Est, la Mer morte et la bande de Ghaza". L'autorité, a-t-il dit, compte beaucoup sur les positions des ensembles internationaux pour obtenir l'aval des deux tiers des voix des Nations Unies sur un total de 193 voix, soulignant que les palestiniens veulent une position européenne unifiée concernant la reconnaissance de la demande palestinienne. D'autre part, le conseiller politique a mis en garde contre le danger que représentent les relations que certaines parties entretiennent avec la bande de Ghaza et de son gouvernement dissous sans consultation avec l'autorité palestinienne que ce soit pour l'établissement d'une zone franche ou pour la visite d'un dirigeant arabe dans la bande. Pour le conférencier le danger vient de la conception que d'autres parties internationales font de la bande de Ghaza comme si elle était une entité politique et un gouvernement autre que l'autorité palestinienne légitime ce qui pourrait "conférer à Ghaza le statut d'un Etat indépendant ce qui est très dangereux pour la cause palestinienne" et sert le plan de l'administration de l'occupant israélien. Les israéliens, a-t-il poursuivi, "estiment qu'il n'y a aucune possibilité d'établir un état palestinien en Cisjordanie mais ne voient aucun inconvénient à établir un Etat ou un pseudo Etat à Ghaza". Il a insisté sur l'importance de réaliser la réconciliation interpalestinienne "même si elle ne mène pas à la libération du territoire. Elle permettra de battre en brèche les boucliers qu'Israël utilise à savoir les divisions palestiniennes et l'absence d'une autorité qui représente l'ensemble du peuple palestinien". Par ailleurs Mme Hanane Achraoui, membre du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a dénoncé, dans une déclaration au journal égyptien "El Ahram" la persistance des pressions américaines destinées à faire échouer la demande palestinienne aux Nations Unies. Pour elle, l'administration américaine estime que le droit palestinien à l'assemblée générale de l'ONU influera négativement sur les chances de Barak Obama à la prochaine élection présidentielle américaine et partant elle exerce des pressions sur l'autorité palestinienne, d'une part et menace le secrétaire général de l'ONU de couper l'aide américaine à l'organisation internationale, de l'autre. Elle exerce également, a-t-elle dit, des pressions secrètes et publiques sur des pays qui ont annoncé leur soutien à la demande palestinienne. Mme Achraoui a affirmé que la décision palestinienne et en dépit des pressions "est maintenue et difficilement réversible" car prise en concertation avec des parties arabes et internationales après l'impasse des perspectives politiques. Cette décision, a-t-elle estimé, mérite tous les sacrifices. Si la Palestine obtenait le statut d'Etat non membre, aux frontières de 1967, le territoire palestinien deviendra un territoire occupé et Israël devra rendre compte de ses crimes. Les menaces des Etats Unis et de ses soutiens n'est pas chose nouvelle, a ajouté Mme Acharoui qui a déclaré que de nombreux pays ont manifesté leur soutien à la demande palestinienne ce qui représente une note d'espoir pour la demande palestinienne.