Le collectif Votation citoyenne, qui regroupe des organisations militant depuis de nombreuses années pour le droit de vote de tous les étrangers aux élections locales en France, a interpellé encore une fois le président François Hollande sur cette question, l'invitant à tenir sa promesse de campagne et à "ne pas céder aux pressions de la droite". "Le Collectif s'inquiète aujourd'hui d'apprendre que cette promesse serait remise en cause. Le droit de vote, qui permettra de conforter la démocratie locale et l'intégration des étrangers, doit être une mesure-phare de votre quinquennat", ont indiqué les auteurs de la lettre adressée mercredi au chef de l'Etat français. Pour les signataires de l'appel, il est temps que la "citoyenneté de résidence trouve sa place dans (le) pays, à côté de la citoyenneté nationale". "La France serait ainsi le dix-septième pays de l'Union européenne à avoir ouvert la citoyenneté à tous les résidents étrangers", signalent-ils, demandant au président de "ne pas céder aux pressions de la droite et de l'extrême droite, en pleine surenchère xénophobe, et qui font du droit de vote des étrangers un épouvantail". Les auteurs de la lettre, dont des représentants du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) et de la Ligue des droits de l'Homme (LDH), affirment que, depuis onze ans et jusqu'en décembre dernier, les Français ont constamment exprimé une "adhésion majoritaire" à cette avancée démocratique et à une égalité de traitement entre résidents européens et résidents extracommunautaires. Une lettre similaire a été adressée le même jour au Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. Cette initiative rejoint celle du député socialiste Jean-Christophe Cambadélis, qui avait lancé, fin octobre dernier, une pétition pour le droit de vote des étrangers en France. "Il faut cesser de reculer, de tergiverser, de biaiser !", a-t-il écrit, dans un communiqué rendu public, en relevant que François Hollande a été élu "en étant clair" sur ce sujet notamment. Pour l'heure, seuls les étrangers ressortissants de l'UE peuvent participer aux élections municipales en France. En mars 2010, les députés de la majorité avaient repoussé, lors d'un vote à l'Assemblée nationale (Parlement), une proposition de loi socialiste visant à donner le droit de vote et d'éligibilité aux étrangers non européens aux élections municipales.