Des élus écologistes et de gauche ont lancé lundi un appel contre "les discriminations envers les migrants âgés", déplorant "un zèle administratif" proche du "harcèlement" qui les prive de leurs droits sociaux depuis quelques années. "Nous appelons à l'arrêt du harcèlement et des contrôles discriminatoires contre les migrants âgés", écrivent des élus, ainsi que des militants associatifs et des syndicalistes. Les signataires demandent également "la reconnaissance du droit fondamental d'aller et venir sans suspension des droits sociaux en France". Près d'un million de retraités ou pré-retraites immigrés vivaient en France lors du recensement de 2006. Environ 350 000 ont aujourd'hui plus de 65 ans et sont originaires de pays hors Union européenne. Une loi de 1998 a créé un titre de séjour "retraité" qui leur permet d'aller et venir en France et leur pays d'origine sans visa. Cependant, l'interprétation très restrictive des textes sur le séjour alterné des retraités migrants entre la France où ils conservent un logement en général très sommaire (7m2 dans certains foyers) et leur pays d'origine, où se trouvent leurs dernières attaches familiales, aboutit à la confiscation de leur carte vitale (prestations de santé, NDLR) et à la suppression de leurs aides au logement (APL) voire d'autres prestations. C'est avec un zèle administratif inhabituel que des caisses de retraite envoient des agents au domicile de ces personnes, pour contrôler leur passeport, leurs relevés bancaires, ont dénoncé les signataires de l'appel. "Ces tracasseries peuvent aller jusqu'au harcèlement, aboutissant à les priver de leurs droits élémentaires", ont-ils ajouté. Autres difficultés, environ 45 0O0 d'entre-deux résident dans des foyers de travailleurs migrants (Adoma, ex-Sonacotra). Malgré quelques améliorations, ces foyers sont mal adaptés à une population vieillissante (sans ascenseurs etc...). Une grande partie est d'origine maghrébine et a exercé des métiers difficiles dans le BTP, les mines ou l'industrie automobile ce qui a des conséquences sur leur santé actuelle. "Il est temps d'agir", écrivent les pétitionnaires qui réclament "une politique globale de solidarité" pour garantir les droits des vieux migrants.