Le président français François Hollande a écarté mardi toute intervention militaire de son pays au Mali, pays en crise politique et sécuritaire depuis la proclamation il y a quelques mois par des groupes armés djihadistes de "l'indépendance" de sa partie Nord. "Il n'a jamais été question d'intervenir (au Mali) à la place des Africains la France et l'Europe feront en sorte de soutenir logistiquement, avec aussi de la formation, la préparation de la Cédéao à intervenir, mais en aucun cas, la France n'interviendra elle-même au Mali", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à l'Elysée. Lors de cette rencontre trimestrielle avec la presse, un de ses engagements de candidat à la présidence, il a rappelé les initiatives "utiles" que son pays a prises par rapport à la crise malienne, d'abord au Conseil de sécurité de l'ONU pour faire voter une résolution et en préparer une suivante qui permettra, selon lui, aux Africains d'intervenir avec "tout le confort de la légalité internationale". Des dirigeants africains réunis dimanche à Abuja se sont mis d'accord sur l'envoi au Mali d'une force militaire internationale de "3.300 soldats" pour "un an", afin de reconquérir le nord du pays occupé par des groupes islamistes armés. L'annonce a été faite par le président ivoirien Alassan Ouattara, président en exercice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), qui s'exprimait à l'issue d'un débat à huis-clos des dirigeants des 15 pays membres de la Cédéao et d'autres pays africains dont la Mauritanie, l'Algérie, l'Afrique du Sud, le Maroc, le Tchad et la Libye. Le plan de redéploiement militaire doit être transmis à l'ONU avant la fin novembre, via l'Union africaine. Tout en jugeant "très important" ce rendez-vous africain, le chef de l'Etat français s'est félicité du fait que les "Africains eux-mêmes, par le biais de la Cédéao, puissent prendre la décision de préparer cette intervention, tout en maintenant un dialogue politique avec les forces du Nord Mali qui rompront avec le terrorisme". Il a par ailleurs affirmé que la France fera en sorte, s'il y a un risque de diffusion de ce terrorisme à d'autres pays, "de les soutenir pour les en protéger". "C'est au Sahel qu'il y a le plus grand danger en ce moment pour notre pays", a-t-il dit, après avoir regretté qu'il y a "aujourd'hui, hélas, un certain nombre, peu nombreux, de ressortissants français qui sont au Nord-Mali et qui participent à cette occupation et donc à cette préparation d'actes terroristes". Paris a dit récemment partager les mêmes objectifs avec ses partenaires algériens sur la crise malienne, notamment, un dialogue politique national, la restauration de l'intégrité territoriale du Mali et la lutte contre le terrorisme.