Le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) a publié mercredi un rapport dans lequel il relève l'urgence d'investir davantage dans la planification familiale pour permettre aux pays en développement de mieux lutter contre la pauvreté et d'améliorer le bien-être des familles. Selon cette organisation onusienne, la planification familiale permettrait d'économiser plus de 11 milliards de dollars par an en frais de santé maternelle et infantile dans les pays en développement (PED). L'élargissement de la planification familiale ne permettrait pas seulement de réaliser des économies, mais serait également très bénéfique aux femmes dont 222 millions dans les PED sont encore privées de ce type de services, constate-t-il. "La planification familiale permet d'obtenir un effet positif sur le développement", a estimé le Directeur exécutif du FNUAP, Babatunde Osotimehin. Selon lui, "la possibilité pour les couples de choisir le moment de la procréation et le nombre d'enfants qu'ils souhaitent avoir est non seulement bénéfique pour aider les pays à sortir de la pauvreté, mais aussi l'un des moyens les plus efficaces d'autonomiser les femmes". Soutenant que la participation de la main-d'œuvre féminine est primordiale pour l'économie des pays, il a observé que les femmes qui usent de moyens contraceptifs sont, en général, en meilleure santé, plus instruites et autonomes au sein de leurs foyers et communautés, et sont donc plus productives sur le plan économique. Cette publication du FNUAP révèle que l'élargissement de la planification familiale s'est avéré être un investissement judicieux. Sur ce point, il est précisé qu'un tiers de la croissance des économies des pays "tigres" d'Asie est attribuable au fait que le nombre des adultes générateurs de revenus y a dépassé celui des adultes dépendants. Ce changement est, selon le rapport, largement attribuable à la planification familiale qui a permis de renforcer la productivité. Une étude récente, ajoute-t-il, révèle que si le taux de fertilité baissait de seulement 1% au Nigeria au cours des 20 prochaines années, l'économie de ce pays connaîtrait une croissance exponentielle d'au moins 30 milliards de dollars. "Les bienfaits ne sont pas seulement économiques", souligne le FNUAP selon lequel les conséquences de l'ignorance du droit à la planification familiale sont principalement la pauvreté, l'exclusion, les problèmes de santé et l'inégalité entre les sexes. "Si les attentes des adolescents et des jeunes dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive ne sont pas comblées, les taux d'infections au VIH/sida et les grossesses non désirées risquent de se multiplier, comme cela a été le cas au Malawi", un exemple cité par le rapport. Aux Etats-Unis, une adolescente qui a un enfant limite considérablement ses chances d'obtenir un diplôme supérieur, note-t-il. D'après le rapport, les ressources nécessaires pour financer la planification familiale sont insuffisantes et le recours aux moyens contraceptifs est restée stable depuis quelques années. Dans ce sens, il soutient que les gouvernements, la société civile, les professionnels de la santé et les communautés partagent tous la responsabilité de protéger l'accès à la planification familiale pour toutes les femmes.