L'agression israélienne contre Ghaza a suscité des condamnations de nombreux pays, dont la France, et l'appel du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, à la fin immédiate de l'offensive terrestre. De nombreux gouvernements étrangers ont estimé que cette agression compromet sérieusement les efforts de paix engagés, notamment, par le président sortant de l'UE. L'Europe, conforme à sa position de principe «équilibrée» vis-à-vis du conflit au Moyen-Orient, a dénoncé l'offensive terrestre d'Israël, réclamant un cessez-le-feu. La présidence tchèque de l'Union européenne a critiqué samedi Israël qui n'avait pas le droit d'engager des actions militaires qui «affectent largement les civils», dans une réaction à l'entrée des chars israéliens dans la bande de Ghaza. Cette position définitive, à laquelle a abouti l'UE, fait suite à une «grave erreur» d'un porte-parole de la présidence tchèque de l'UE qui avait qualifié samedi de «défensive» l'opération terrestre d'Israël à Ghaza, comme le reconnaîtra le ministre tchèque des Affaires étrangères Karel Schwarzenberg, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE. Succédant à l'appel du haut représentant pour la politique extérieure de l'Union européenne, Javier Solana, la délégation européenne, pilotée par le ministre tchèque des Affaires étrangères Karel Schwarzenberg, a appelé hier à Prague au cessez-le-feu entre les deux parties après le début de l'opération terrestre d'Israël à Ghaza. La France, via son ministère des Affaires étrangères, a condamné dans la soirée de samedi l'offensive terrestre lancée et estime que «cette escalade militaire dangereuse complique les efforts engagés par la communauté internationale, en particulier l'Union européenne, la France, les membres du quartette et les Etats de la région, pour faire cesser les combats, apporter immédiatement une aide aux civils et aboutir à un cessez-le-feu permanent». C'est «un moment très dangereux», a estimé pour sa part le Premier Ministre britannique, Gordon Brown, appelant à un cessez-le-feu immédiat dans une interview à la BBC. Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, a appelé samedi au téléphone le président palestinien Mahmoud Abbas pour lui exprimer sa «solidarité et son soutien» après le lancement par Israël d'une offensive terrestre à Ghaza, a annoncé un porte-parole du ministère. Son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier a appelé, hier, à intensifier les efforts pour obtenir un cessez-le-feu après le début d'une offensive terrestre israélienne à Ghaza, tout en estimant qu'il faut garantir la sécurité à long terme d'Israël. La Russie, quant à elle, s'est dit «extrêmement préoccupée» hier par l'offensive terrestre israélienne à Ghaza et a annoncé qu'elle envoyait un émissaire dans la région pour contribuer aux efforts diplomatiques visant à obtenir un cessez-le-feu. «Il est essentiel de mettre fin, sans délais, aux souffrances de la population civile des deux côtés, à stopper le bain de sang et assurer un cessez-le-feu réciproque», a ajouté le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.Plus tranchée est la position de l'Argentine qui a condamné avec force l'offensive terrestre israélienne à Ghaza, dénonçant un «usage disproportionné de la force» et demandant le retrait d'Israël de ce territoire palestinien.Les gouvernements de Suède et de Norvège ont vivement dénoncé l'offensive israélienne à Ghaza, estimant que l'entrée de troupes terrestres dans le territoire palestinien allait fortement entraver les tentatives diplomatiques visant à trouver une solution au conflit.Ainsi, la Norvège «demande que les troupes [israéliennes] soient immédiatement retirées».Le Pakistan, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Shah Mehmood Qureshi, a appelé hier à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Ghaza, indiquant que «ce qui s'est passé est injustifiable». La Turquie a condamné hier l'opération israélienne à Ghaza, la qualifiant d'inacceptable et exigeant qu'il y soit mis un terme. Les Etats-Unis ont émis le souhait d'un cessez-le-feu «le plus vite possible» dans la bande de Ghaza, mais il ne doit pas permettre un retour au «statu quo», a annoncé samedi un porte-parole du département d'Etat, répétant la position exprimée avant l'offensive terrestre israélienne contre le territoire palestinien. Du côté des pays arabes, Amr Moussa, le secrétaire général de la Ligue arabe, a rejeté la position de certains cercles officiels occidentaux qui qualifient l'agression israélienne contre Ghaza d'«opération défensive». L'Egypte a convoqué hier les ambassadeurs des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité pour protester contre l'absence de résolution de l'ONU sur l'offensive terrestre d'Israël à Ghaza. Le pape Benoît XVI a dénoncé hier «les nouvelles dramatiques qui arrivent de Ghaza» et déploré que «le refus du dialogue» débouche sur des situations qui «accablent de manière indicible les populations, une nouvelle fois victimes de la haine et de la guerre». A. R.