Les participants à une journée d'information et de sensibilisation aux problèmes de l'enfant organisée, mercredi à Alger, par la radio nationale ont mis l'accent sur la nécessité pour les médias d'accroître leur intérêt à l'égard à cette frange de la société et de faire preuve d'objectivité et de crédibilité dans le traitement de cette question. L'enseignant en communication Fenni Achour a souligné dans son intervention "la nécessité de traiter les questions de l'enfance dans le cadre des principes fondamentaux des droits de l'enfant et de la déontologie de la profession, en se gardant de céder à la sensation ou à l'exagération dans un but lucratif". "Traiter des questions des droits de l'enfant à travers la presse est de nature à renforcer la place des droits de l'homme aux yeux des responsables appelés à concevoir la politique générale de l'Etat" a-t-il ajouté, estimant que la vulgarisation des droits de l'enfant s'inscrit dans le sillage du service public contenu dans les cahiers des charges en vertu desquels doivent travailler toutes les entreprises, et notamment celles relevant du secteur public. La représentante adjointe du Bureau de l'UNICEF à Alger Katia Marino a indiqué quant à elle que les médias assument un rôle d'information sur la réalité des droits de l'enfant, et contribuent à prévenir contre les dépassements en la matière et à la sensibilisation. La commissaire principale Kheira Messaoudène a indiqué que pour protéger les droits de l'enfant, la direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a créé 50 brigades à l'échelle nationale dont le rôle est de protéger les droits de l'enfant. Ces brigades ont reçu une formation spécialisée de haut niveau tant en Algérie qu'à l'étranger, a-t-elle ajouté, mettant en garde contre "la recherche du sensationnel dans la manipulation de l'information relative à l'enfance" ou l'exagération des chiffres et statistiques, ce qui est de nature à "semer la panique" chez les parents et dans la société. Pour sa part, Douria Merabtine membre du Bureau de l'UNICEF spécialisée dans la protection de l'enfance, a exhorté les mass-médias à mettre l'accent sur les sujets sensibles inhérents à l'enfant tels la violence et les formes d'exploitation dont il est victime. Elle a également appelé à inciter les enfants à parler de leurs propres problèmes, et souligné intérêt qu'il y a de dispenser aux journalistes une formation spécialisée conforme aux conventions internationales relatives aux droits de l'enfant. De son côté Samira Fekrache productrice à la radio a exhorté les radios algériennes à consacrer au minimum une émission à la sensibilisation des enfants et leurs parents pour épargner à cette frange "beaucoup de problèmes et de crises". Elle a également souligné la nécessité de traiter des aspects positifs relatifs à l'enfance faisant remarquer que les médias ne mettent en évidence en général que les problèmes qui la concernent directement. Intervenant à son tour, l'expert en communication Said Chebine a mis l'accent sur intérêt qu'il y a pour les organes de presse de traiter des problèmes dont souffrent les enfants, d'en connaître les causes et trouver les solutions idoines. Il a également proposé la création de chaînes de télévision destinées à l'enfant. A l'occasion de la Journée d'information organisée de concert par la Radio algérienne et le Bureau de l'UNICEF un hommage a été rendu à l'ancien ministre de la Communication Lamine Bechichi pour sa précieuse contribution à travers la fameuse émission enfantine hebdomadaire "jardin de l'enfant" qu'il a animée durant sa carrière de journaliste. De même qu'il a été procédé à l'occasion de cette journée à la remise du prix national de la presse sur les droits de l'enfant à la journaliste de la radio d'Annaba Fethia Zaidi pour son reportage intitulé "secours urgent" et à une journaliste du quotidien l'"Expression" Wafia Oudane pour son reportage sur l'exploitation des enfants en Algérie.