Le Programme des Nations Unis pour l'environnement (PNUE) a indiqué que le niveau des émissions de gaz à effet de serre est actuellement supérieur de 14% à l'objectif prévu pour 2020. Au lieu de diminuer, la concentration des gaz à effet de serre, comme le dioxyde de carbone (CO2), augmente dans l'atmosphère de près de 20% depuis 2000. Si aucune mesure n'est prise rapidement, les émissions devraient atteindre 58 gigatonnes d'ici huit ans, d'après le rapport du PNUE auquel ont contribué 55 scientifiques de plus de 20 pays. Cela entraînera un écart encore plus important que celui prévu par les évaluations de 2010 et de 2011 du PNUE, suite aux prévisions de croissance économique dans les principales économies en développement. ''Deux réalités s'entrechoquent dans ce rapport : combler l'écart en termes de réduction d'émissions reste réaliste grâce aux technologies et aux politiques actuelles, tandis que de nombreuses initiatives stimulantes sont mises en £uvre au niveau national en termes d'efficacité énergétique des bâtiments, d'investissements dans les forêts pour éviter les émissions liées à la déforestation ou de normes d'émission concernant les véhicules neufs", a déclaré le Directeur exécutif du PNUE, Achim Steiner, dans un communiqué de presse. "Par ailleurs, on observe une augmentation considérable des investissements en faveur des nouvelles énergies renouvelables à l'échelle mondiale, qui s'élevaient à près de 260 milliards de dollars en 2011. Il n'en reste pas moins que la transition vers une économie verte, profitable à tous et à faibles émissions de carbone, est bien trop lente et que les chances d'atteindre l'objectif de 44 Gt diminuent d'année en année", a-t-il ajouté. Le rapport indique que même si tous les pays respectaient les engagements les plus ambitieux, conformément aux normes les plus strictes, l'écart serait de 8 Gt d'équivalent CO2 d'ici à 2020, soit 2 Gt de plus que ce que prévoyait l'évaluation de l'année dernière, alors qu'une autre année s'est écoulée. ''Alors que les gouvernements tentent de négocier un nouvel accord international sur le climat qui entrerait en vigueur en 2020, ils doivent agir de toute urgence en honorant les engagements financiers, de transfert de technologie et autres engagements pris dans le cadre des traités de la Convention des Nations Unies sur le climat. Il existe également un vaste éventail de mesures volontaires complémentaires susceptibles de combler dès maintenant l'écart entre ambitions et réalité", a souligné M. Steiner.