Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohcène Belabbès, a indiqué dimanche à Alger que l'objectif de son parti, durant le double scrutin du 29 novembre, était de "remotiver" le citoyen pour "l'impliquer de nouveau dans le combat politique". Intervenant au cours d'un meeting populaire, devant une assistance nombreuse, M. Belabbès a déclaré qu'il était nécessaire de faire renouer le citoyen avec la politique comme c'était le cas lors de la "glorieuse" période des années 90, précisant que "si nous arrivons à impliquer le maximum de gens, nous arriverons à changer les choses". Revenant sur les visites qu'il avait effectuées pendant toute la durée de la campagne électorale dans les différentes régions du pays, M. Belabbès a relevé que la population voulait "réellement participer à l'action politique", contrairement "aux idées reçues selon lesquelles le citoyen demeure indifférent et insensible au discours politique". "J'ai visité beaucoup de communes dans plusieurs wilayas du pays. On disait que la population est devenue réfractaire à la politique. Mais j'ai constaté sur le terrain que le citoyen était attentif et voulait participer activement à l'action politique", a-t-il souligné. Abordant le rôle qui doit être dévolu aux élus locaux, le président du RCD a estimé que chaque élu se devait de rendre des comptes à la population qui lui a donné ses suffrages. "La population est en droit d'avoir une gestion fondée sur la transparence, l'équité et la loyauté. Que ce soit dans la distribution de logements, de recrutement, tout doit être fait dans la transparence et non dans l'opacité la plus totale comme ça se fait actuellement", a-t-il préconisé. M. Belabbès a appelé, dans ce sens, à combattre "la corruption dans la gestion locale", mettant l'accent sur "la nécessité de ne pas abdiquer et de ne pas se résigner dans le but de mettre fin à une gestion mafieuse". Il a par ailleurs souligné que les élus locaux avaient des prérogatives "réduites" et que le pouvoir local "est détenu par les responsables de l'administration" (chef de daira et wali) alors qu'ils n'ont pas "été élus par la population". Evoquant les priorités de son parti, notamment l'instauration d'une République démocratique et sociale, la reconnaissance de Tamazight en tant que langue officielle, la réelle séparation des trois pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire), M. Belabbès a affirmé que son parti attendait la révision de la Constitution pour revenir à une limitation du mandat présidentiel à "deux mandats seulement" et à "une réelle" ouverture des médias lourds à l'opposition pour avoir des débats "pertinents" et "constructifs".