PARIS – Un site de publication de contenus censurés, interdits ou ayant valu des représailles à leurs auteurs, a été lancé mardi soir par Reporters sans frontières (RSF) avec l'objectif de rendre "caduque" la censure, annonce l'ONG basée à Paris. "Cette initiative inédite permet à Reporters sans frontières de compléter son action de veille, de plaidoyer, de lobbying et d'assistance en faveur de la liberté de l'information", indique-t-elle, signalant que son nouveau site propose des contenus éditoriaux (articles, vidéos, sons, photos, etc.) envoyés par des journalistes ou des net-citoyens victimes de la censure. Les contenus sélectionnés sont accompagnés d'un texte de présentation du contexte et de l'auteur. Des pièces de procédures ou des documents annexes nécessaires au grand public pour apprécier la valeur informative de ces documents seront publiés. Conçu pour être aisément duplicable, le site sera relayé par des sites miroirs, pour mettre en échec les tentatives de filtrage et de blocage, indique l'ONG, invitant les internautes à relayer les contenus censurés pour leur donner une "plus grande visibilité". "Nous souhaitons démontrer que priver l'auteur d'un article de sa liberté, saisir des exemplaires d'un journal ou bloquer l'accès à un site d'hébergement vidéo, n'empêchera pas le contenu lui-même de faire le tour du monde, au contraire", a expliqué Christophe Deloire, directeur général de l'organisation. RSF est une organisation non gouvernementale dotée d'un statut consultatif à l'ONU, à l'Unesco et à l'Organisation internationale de la francophonie. En plus de son secrétariat général basé à Paris, elle compte dix bureaux à l'international et plus de 150 correspondants répartis sur les cinq continents.