La Représentante spéciale du Secrétaire général de l'ONU pour le sort des enfants en temps de conflit armé, Mme Leïla Zerrougui, a salué lundi le ferme engagement du gouvernement du Yémen et du groupe armé Al Houthi, à lutter contre le recrutement et l'emploi d'enfants soldats. Dans une conférence de presse donnée au siège de l'ONU à New York, l'Algérienne Leila Zerrougui a indiqué avoir effectué récemment une visite ''très chargée et productive'' au Yémen à l'invitation du gouvernement yéménite, qui est en passe d'élaborer un plan d'action national conforme à la résolution 1612 (2005) du Conseil de sécurité sur les enfants et les conflits armés. "Je suis encouragée par la promesse du président Abdourabou Mansour Hadi Mansour, et d'autres membres du gouvernement, de mettre fin au recrutement d'enfants par les forces gouvernementales", a-t-elle déclaré, en ajoutant que la restructuration des forces de sécurité prévue pendant la période de transition "offrait une occasion d'en finir avec les violations des droits de l'enfant et de professionnaliser l'armée". Mme Zerrougui, qui avait été, auparavant, le numéro 2 de la Mission de l'ONU pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), a précisé que, dans un pays dont la majeure partie de la population est âgée de moins de 18 ans, "les consignes publiques du président à toutes les forces de sécurité de s'abstenir d'enrôler des mineurs constitue un premier jalon". Cela est également vrai, selon elle, pour le Premier Ministre, M. Mohamed Salem Mohamed Basendwah, qui a accepté et signé un engagement visant à la mise sur pied d'un mécanisme fondé sur les Principes directeurs relatifs aux enfants associés aux forces armées ou aux groupes armés dits Principes de Paris. Durant sa visite, la Représentante spéciale a également rencontré, au plus haut niveau, des représentants des différentes parties en s'entretenant avec M. Abdul Malik Badraldeen Al Houthi, leader du groupe armé Al Houthi, ainsi qu'avec le Comité pour la sécurité et la stabilité chargé des questions militaires établi par l'Initiative du Conseil de coopération du Golfe. Soulignant la gravité de la situation des enfants dans toutes les régions du pays, où le tiers de la population souffrent de la pauvreté et de la malnutrition, elle a indiqué que la pire des violations résidait dans l'utilisation d'engins explosifs et le nombre de mines antipersonnel partout, même dans les villes. Au cours de sa visite dans ''un climat encore très tendu et complexe, où les enfants continuent de payer un lourd tribut'', Mme Zerrougui a également rencontré des enfants victimes du conflit, dont des enfants mutilés par des engins explosifs, des membres du Parlement des enfants et des représentants de la société civile. Elle a aussi rejeté l'argument ou le prétexte "culturel" pour justifier certains agissements à l'encontre des enfants. Par ailleurs, elle a aussi soulevé la question de la traite des enfants yéménites en Arabie saoudite.