Les mouvements Hamas et Fatah se sont mis d'accord pour poursuivre le processus de réconciliation nationale afin d'arrêter les divisions entre les différentes fractions palestiniennes. "Le temps est venu pour tourner la page des divisions", a déclaré le responsable du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal à la fin de sa visite lundi soir dans la bande de Ghaza, en assurant suivre la voie de la réconciliation nationale "lui et tous les dirigeants du Hamas même ceux vivant à l'étranger". M. Mechaal a annoncé une prochaine rencontre (dont la date n'a pas encore été fixée) au Caire entre les différentes factions palestiniennes sous médiation égyptienne pour appliquer les bases de la réconciliation. Un autre responsable du Hamas a précisé que cette rencontre pourrait avoir lieu en janvier prochain. La visite de Mechaal à Ghaza, qualifiée d'"historique", coïncidait avec le 25ème anniversaire de la création du Hamas, célébré cette année avec quelques jours d'avance pour coïncider avec celui de la première Intifadha palestinienne, qui avait éclaté le 8 décembre 1987 à Ghaza. Lors de sa visite, Mechaal avait appelé à la libération de toute la Palestine et à l'unité nationale palestinienne, un appel salué par le mouvement Fatah et ses dirigeants. La Palestine "est notre terre et notre nation, dont on ne peut céder ni un pouce ni une partie", avait-il déclaré, ajoutant "nous sommes une seule Autorité et notre référence est l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), dont nous voulons l'unité". Mechaal avait également souligné que la Palestine est trop grande pour qu'un seul mouvement en assume la responsabilité. "La Palestine est à nous tous, nous sommes partenaires dans ette nation. Le Hamas ne peut se passer du Fatah ni le Fatah du Hamas, ni d'aucun mouvement", avait-il insisté. Le Fatah, dirigé par le président palestinien Mahmoud Abbas, s'est félicité de ces appels à la réconciliation. Le Fatah "accueille très favorablement le discours de Khaled Mechaal, qui a été très positif sur la question des divisions interpalestiniennes", en parlant "d'un seul président pour le peuple palestinien, d'une seule autorité, d'une seule loi", avait indiqué dimanche le chargé du dossier de la réconciliation au sein du Fatah, Azzam al-Ahmad. Dans le cadre des efforts pour parachever le processus de réconciliation, le Fatah a autorisé dernièrement le Hamas à célébrer ces festivités en Cisjordanie, alors qu'elles se déroulaient habituellement dans la bande de Ghaza. Le Hamas, qui contrôle le territoire de Ghaza depuis 2007, a de son côté laissé libre accès au Fatah pour célébrer l'anniversaire de sa création à Ghaza. Le premier accord de réconciliation interpalestinienne avait été signé en Arabie Saoudite en fevrier 2007. Ce processus de réconciliation avait déjà été validé lors de l'accord conclu au Caire en 2011, à l'issue d'une précédente rencontre qui avait également abouti à un accord à Doha au Qatar en 2012. Le dernier accord (au Qatar) insistait sur la fait que la réconciliation ne pouvait être acquise que sur la base d'un référendum, et la tenue d'élections présidentielles, législatives et parlementaires. La réconciliation nationale palestinienne est l'une des priorités importantes pour les Palestiniens, en vue de faire face à l'occupation et aux multiples agressions israéliennes telle que celle lancée le 14 novembre contre la bande de Ghaza, en plus de l'assassinat du chef militaire du Hamas, Ahmad Jaabari. Au total, 174 Palestiniens avaient été tués dans une série de bombardements sur des objectifs civils. Pendant ce temps, les arrestations arbitraires des forces israéliennes n'ont pas cessé en parallèle avec les incursions dans les territoires occupés, en particulier depuis que la Palestine a obtenu le statut d'Etat observateur non membre aux Nations unies, après le vote le 29 novembre dernier par l'Assemblée générale. Le gouvernement israélien de Benyamin Netanyahu a de surcroît annoncé de nouvelles constructions dans les colonies de peuplement juives, y compris dans le projet E1, qui couperait en deux la Cisjordanie et l'isolerait d'El Qods, compromettant la viabilité d'un futur Etat palestinien.