Le président français François Hollande a affirmé mercredi à Alger qu'il n'y a pas eu de pressions ''exercées sur le groupe Renault'' pour installer en Algérie une usine de fabrication de voitures. A une question sur d'éventuelles pressions exercées sur le groupe Renault pour conclure cet accord, M. Hollande a répondu lors d'une conférence de presse que l'Etat français est actionnaire, et c'est à ce titre que "nous avons été consultés sur cette affaire et même informés de part et d'autre". "Il n'y a pas eu de pressions parce que c'est un bon projet pour l'Algérie, pour Renault et pour la France. Ce n'est pas une délocalisation", a-t-il précisé. "Avec ce projet, on ramène de l'emploi en France parce qu' une partie des approvisionnements sera produite en France. On est gagnant", a-t-il ajouté. "Des annonces très fortes seront faites, dont la décision de Renault d'ouvrir une usine pour construire des automobiles", non seulement pour le marché algérien mais pour tout le continent, a ajouté le président français. Pour M. Hollande, ce projet témoigne "de la volonté de coproduction entre l'Algérie et la France". Le pacte d'actionnaires sera signé mercredi au premier jour de la visite de M, François Hollande en Algérie. Les négociations ont duré près de deux années entre les autorités algériennes et le groupe Renault. Le début de la fabrication des véhicules Renault est prévu 14 mois après la création de la société mixte. L'Algérie avait signé le 25 mai dernier avec le groupe Renault un protocole d'accord, qui ouvrait la voie à un pacte d'actionnaires. Les négociations ont achoppé sur le lieu d'implantation de l'usine. Les autorités algériennes privilégiaient le site de Jijel pour des raisons d'aménagement de territoire, alors que le constructeur français préférait la banlieue d'Alger. Finalement, c'est dans la zone industrielle de Oued Tlelat, près d'Oran, que le projet a atterri et où 25.000 véhicules par an dans un premier temps et 75.000 unités trois années après le début de la production, seront fabriqués. L'usine produira des véhicules avec un taux d'intégration de la production nationale de 20% à 25% dans une première étape et qui pourrait passer à 60% avec l'intégration des segments pneumatique et vitrage. Cette unité sera détenue à 51% par l'Etat algérien, le constructeur français détenant les 49% restants. Le montant global du projet est d'environ un milliard d'euros.