La visite d'Etat qu'effectue à partir de mercredi le président François Hollande en Algérie est perçue par le Parti socialiste (au pouvoir) comme le signe de l'ouverture d'une '"nouvelle ère" dans les relations entre les deux pays, alors qu'elle est accueillie par une partie de l'opposition avec des grincements de dents, notamment dans son volet mémoriel. Le Parti socialiste (PS) espère que cette visite, qui vient dans le sillage de l'année de commémoration du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie, ouvrira une "nouvelle ère" dans les relations entre les deux pays, souhaitant qu'un partenariat d'égal à égal dans les domaines politique, économique, industriel et stratégique soit scellé. "Cette visite vient également contribuer à l'édification de l'indispensable espace d'échanges euro-méditerranéens", ajoute le parti de la majorité, saluant la volonté des chefs d'Etat français et algérien d'oeuvrer conjointement en faveur d'un regard "lucide" et "apaisé" sur le passé et ses blessures afin de "se tourner résolument vers l'avenir". La présidente PS de la commission des affaires étrangères à l'Assemblée française, Elisabeth Guigou, s'est dit "favorable" à une "reconnaissance historique" de la France quant à sa colonisation de l'Algérie. La députée et ancienne garde des sceaux, qui fait partie de la délégation présidentielle du voyage en Algérie, a indiqué à la presse, avant son départ, que plutôt de "repentance", "on parle de reconnaissance ûet on a raisonû d'une histoire qui a été tragique". "La colonisation a produit des tragédies qui ont broyé des gens. C'est un système qui était en effet condamnable et dans ma génération, on s'est construit politiquement contre ça", a-t-elle affirmé. Mardi, le Parti communiste français (PCF) a exhorté le président François Hollande à "reconnaître enfin la réalité du colonialisme et des crimes d'Etat", lors de sa visite en Algérie. "Il est vraiment temps de construire une relation franco-algérienne d'égalité et de maturité", demandent les communistes, pour qui cette visite doit être l'occasion de "refonder" le rapport entre la France et l'Algérie et pour cela de "reconnaître enfin la réalité du colonialisme et des crimes d'Etat qui l'ont caractérisé". Cette visite d'un président socialiste en Algérie fait toutefois des grincements de dents chez une partie de l'opposition. Le président controversé de l'Union de la majorité présidentielle (UMP), Jean-François Copé, a estimé qu'il faut cesser de voir la relation franco-algérienne au "prisme du passé". "C'est un passé douloureux, les blessures sont loin d'être fermées et pourtant il nous faut regarder vers l'avenir", a-t-il dit. Cynique, le Front national (extrême- droite) estime qu'il conviendrait que le président Hollande "défende d'abord l'honneur de la France et la mémoire de ses enfants tombés pour elle". Le président François Hollande effectue depuis mercredi une visite d'Etat de deux jours en Algérie, à l'invitation du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika.