Le Premier ministre palestinien Salam Fayyadh a déclaré que "2011 sera une année de liberté, d'indépendance et de la création d'un Etat Palestinien". Au cours de sa participation à la marche organisée annuellement par l'Académie d'"Enfants sans frontières" à Beitlehem, le chef du gouvernement palestinien a souhaité que "2011 soit une année de liberté et d'indépendance", insistant sur "le retour de l'unité de l'Etat palestinien et de ses institutions". "Nous devons mettre un terme à l'occupation israélienne pour établir notre Etat indépendant avec El-Qods comme capitale", a-t-il affirmé. "L'Etat palestinien donnera de la paix à nos enfants et réalisera les aspirations du peuple palestinien", a prévenu M. Fayyadh. Cependant, la reconnaissance du future Etat palestinien indépendant par plusieurs pays, dont le Brésil et la Bolivie, vient en vertu de la paix basée sur les résolutions de la légalité internationale, avait affirmé mardi le président Mahmoud Abbas. Le Brésil, l'Argentine et la Bolivie ont reconnu récemment l'Etat palestinien "libre et indépendant sur les frontières de 1967", tandis que l'Uruguay et l'argentine projettent de le faire en 2011. La Bolivie a reconnu officiellement la Palestine comme un Etat indépendant dans une lettre envoyée au président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a annoncé mercredi le président bolivien, Evo Morales. 'Au même titre que d'autres pays comme le Brésil [...], la Bolivie se soumet à cette reconnaissance de l'Etat palestinien, de son indépendance, de sa souveraineté', a déclaré Morales lors d'une conférence de presse à la présidence à La Paz. Notons par ailleurs que les Palestiniens ont affirmé jeudi leur détermination à saisir prochainement le Conseil de sécurité de l'ONU contre la poursuite de la colonisation à El-Qods et en Cisjordanie occupées, où des centaines de colonies juives sont en cours de construction. Le négociateur palestinien, Saëb Arekat, a annoncé qu'un "projet de décision" condamnant la colonisation israélienne comme illégale, était "prêt" à être remis en février prochain au Conseil de sécurité de l'ONU. "Le texte doit être soumis au vote au Conseil de sécurité onusien en février", a affirmé M. Arekat, assurant que plusieurs pays avaient apporté leur soutien à ce projet de décision qui condamne les activités de colonisation israéliennes. Tout en souhaitant que ce document soit présenté après la fin de la présidence des Etats-Unis du Conseil de sécurité, le responsable palestinien a tenu à rappeler que "quinze pays ont contribué à la préparation de ce projet, après la demande du président palestinien Mahmoud Abbas d'une réunion au conseil de sécurité en novembre dernier pour débattre de la colonisation juive". Saëb Arekat a en outre exprimé son souhait de voir les Etats-Unis, qui parrainent le processus de paix palestino-israélien, "soutenir le texte pour l'adopter au Conseil de sécurité", prévenant qu'"en cas de rejet de ce projet de décision, nous auront recours directement à la Cour pénale internationale". Les Palestiniens exigent l'arrêt de toutes les activités de colonisation israélienne en Cisjordanie ainsi que dans les régions d'El-Qods-Est occupée par Israël en 1967. Ce projet palestinien a été dévoilé au moment où l'occupant israélien poursuit avec acharnement ses activités de colonisation juive dans les territoires occupés, en multipliant en même temps les expulsions et les destructions des maisons palestiniennes. Un responsable palestinien à El-Qods, Khallil Etafkadji, a affirmé jeudi qu'Israël avait entamé la construction de 180 unités d'habitation au sud d'El-Qods après avoir saisi plusieurs terres appartenant à des Palestiniens. "Ces terres sur lesquelles seront construites ces nouvelles colonies sont situées dans la région sud d'El-Qods, où l'occupant israélien a saisi plusieurs terrains en 1970 appartenant à des Palestiniens", a-t-il souligné. Le responsable palestinien a précisé à ce propos que ces nouvelles colonies entrent dans la cadre de la mise en œuvre du projet sioniste israélien "El-Qods 2020", en avertissant qu'une telle action conduira à la destruction de plusieurs maisons palestiniennes et l'expulsion de leurs locataires. D'autre part, le mouvement pacifiste anti-colonisation "La Paix Maintenant" a révélé jeudi qu'au moins cent (100) constructions de peuplement juives ont été érigées par des colons en Cisjordanie occupée depuis septembre, soit depuis la fin du gel de la construction israélienne en terres palestiniennes. Un responsable du mouvement, cité par des médias, a même affirmé que "les constructions illégales, qui n'ont pas obtenu les autorisations nécessaires des autorités, ont lieu aussi bien dans des implantations existantes que dans des colonies sauvages". Depuis l'expiration du gel des colonies fin septembre dernier, les colons juifs ont intensifié les travaux de construction, alors que même la communauté internationale, à sa tête les Etats-Unis, ont appelé Israël à reconduire ce gel pour permettre la poursuite des négociations entre Palestiniens et Israéliens. Outre les activités de colonisation, les autorités de l'occupation israélienne continuent leur politique d'expulsion et de démolition de maisons palestiniennes, mettant ainsi plusieurs familles à la rue. Cette pratique barbare a été condamnée par le Coordonnateur humanitaire de l'ONU pour les territoires palestiniens occupés, Maxwell Gaylard, à l'issue d'une visite dans le quartier de Ras Al Amud, à El-Qods où une maison palestinienne a été détruite mardi. ''Cette destruction ainsi que le déplacement de ses 13 occupants palestiniens, tous des réfugiés, dont quatre enfants, soulève de sérieuses préoccupations quant au respect par Israël des obligations imposées par le droit international'', s'est indigné M. Gaylard, ajoutant que deux autres démolitions ont été ordonnées à Sur Baher, à El-Qods, et dans le village de Nu'man, non loin de la ville. Le représentant onusien a signalé à ce propos qu'en 2010 "561 personnes ont été déplacées, dont 280 enfants, et les moyens de subsistance de près de 3.000 personnes ont été affectés''. Il a dénoncé en outre que ces actions "ont un impact économique et social sur la vie et la santé de Palestiniens et qui accroit leur dépendance à l'égard de l'aide humanitaire''. La communauté internationale et des ONG ont averti que ces agissements déplorables israéliens ne ruinent pas seulement le processus de paix israélo-palestinien mais risquent de rendre impossible l'édification de l'Etat palestinien indépendant.