Des ONG marocaines regroupées au sein d'un collectif contre la peine de mort ont réitéré, mardi à Rabat, leur appel à l'abolition de cette peine insistant sur l'impératif de la rayer carrément des textes de loi. Le collectif a souligné lors d'une conférence de presse tenue à l'occasion du vote record (110 voix pour, 39 contre et 36 abstentions), mercredi dernier, de la troisième commission de l'Assemblée générale de l'ONU en faveur de l'appel à un moratoire sur l'application de la peine de mort ont appelé pour que cette sentence ne soit plus exécutée ni prononcée par les tribunaux marocains. A l'issue de ce vote, le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon, a indiqué que le projet de résolution sera transmis à l'Assemblée générale avant d'appeler notamment "tous les Etats à instituer un moratoire sur les exécutions en vue d'abolir la peine de mort". Au Maroc, un moratoire est appliqué de facto depuis 1993 mais une centaine de condamnés à mort restent dans l'attente d'une exécution. Le collectif d'ONG marocaines, à cette occasion, prôné une réforme profonde du système pénal pour rompre avec l'approche actuelle à travers une politique à dimension humaine basée sur la qualification et la réinsertion. Il a, par ailleurs, insisté sur la nécessité d'améliorer la situation des condamnés à mort, de recourir à des peines alternatives et de promouvoir l'éducation au droit à la vie, à la tolérance et au rejet de la violence et de la vengeance. A cet égard, le collectif a appelé à la ratification du deuxième protocole facultatif au Pacte sur les droits civils et politiques et du statut créant la Cour pénale internationale. Le collectif est composé de onze ONG militant pour les droits de droits de l'Homme. Pour rappel, un congrès régional sur la question de l'abolition de la peine de mort, avait réuni , en octobre dernier à Rabat plusieurs centaines d'officiels et de représentants de la société civile de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient.