En 2011, 58 pays pratiquent encore des exécutions légales et plus de 20 000 prisonniers attendent leur exécution dans les couloirs de la mort, annonce la Ligue algérienne des droits de l'homme (LADH) dans un communiqué parvenu, hier, à notre rédaction. En effet, le monde célèbre le 10 octobre, la Journée mondiale contre la peine de mort, au moment où l'Algérie observe une position ambiguë sur la question. «En Algérie, la peine de mort est prévue dans les textes de loi et les juges prononcent des condamnations à mort, mais dans les faits aucune exécution n'a eu lieu depuis la fin de l'année 1993», lit-on encore dans le document. L'organisation présidée par Me Boudjemâa Ghechir explique encore que notre pays a voté la résolution 62/149 de l'Assemblée générale de l'ONU appelant à un moratoire en vue de l'abolition de la peine de mort. Mais en Algérie, le moratoire ne peut concerner que les exécutions ; les personnes condamnées à mort restent incarcérées avec une condamnation à mort pendante. Par conséquent, la peine de mort est commuée, de fait, en peine de prison à perpétuité, mais le condamné reste dans le couloir de la mort. Une situation qualifiée de «mort lente» et qui serait à l'origine de dommages tant pour le condamné que pour sa famille. «Cette attente dans le couloir de la mort elle-même constitue un traitement inhumain et dégradant», poursuit le communiqué. Devant cette situation, les militants de la LADH demandent au président de la République de commuer les condamnations à mort en peine de vingt ans de réclusion. Ils demandent aussi l'arrêt immédiat de toute condamnation à mort et la suppression des couloirs de la mort des prisons d'Algérie. La LADH saisit aussi l'occasion de cette Journée mondiale pour appeler le gouvernement à la ratification du deuxième protocole facultatif se rapportant au pacte international relatif aux droits civils et politiques, et à se mobiliser en faveur d'une abolition définitive de la peine de mort.