Une forte montée du sentiment eurosceptique au Royaume-Uni, sous l'effet notamment de la crise économique et de l'immigration, a étémise en évidence par les sondages publiés ces dernières semaines au Royaume-Uni. La question de l'adhésion de la Grande Bretagne à l'UE suscite actuellement un véritable débat, notamment sur la place du Royaume-Uni au sein de l'Europe, entre le rapatriement de certains droits de Bruxelles et le retrait carrément de l'espace européen. Les Britanniques érodés par un plan de réduction des dépenses draconien sont de plus en plus nombreux à vouloir quitter l'Europe. Selon les derniers sondages, 56% d'netre eux, soit près de six électeurs sur dix, sont aujourd'hui en faveur du retrait de la Grande Bretagne de l'UE, alors que ce taux était de 44% au début de l'année. Les enquêtes menées par différents Instituts montrent également qu'un quart des électeurs conservateurs envisagent de rallier le parti nationaliste britannique (UKIP) à la prochaine élection de 2015. Ils révèlent un soutien croissant des Britanniques pour le parti UKIP, crédité aujourd'hui de 14% des intentions de vote, devenant ainsi la troisième force au Royaume Uni devant les libéraux démocrates. Les militants conservateurs se ruent vers le parti pour l'UKIP pour des raisons autres que sa position sur l'Union européenne, à l'instar de la politique de ce parti en matière d'immigration, de protection sociale et d'économie. Alors que le Parti conservateur de M. Cameron se débat avec la crise et d'impopulaires mesures d'austérité, le Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni gagne du terrain remportant victoire sur victoire au niveau local. Avec la crise de l'euro qui a conduit une majorité de Britanniques à se prononcer en faveur d'une sortie de leur pays de l'UE, cette formation politique a aujourd'hui une véritable carte à jouer, de l'avis même de certains responsables du Parti conservateur. C'est que la montée des eurosceptiques au Royaume Uni fragilise davantage la position de Cameron. En novembre dernier, les eurosceptiques et l'opposition travailliste ont infligé un cinglant camouflet à M. Cameron lors d'un vote au Parlement, en rejetant sa proposition de gel du budget européen pour l'inciter à obtenir une réduction. Un amendement en faveur d'une réduction du budget pluriannuel 2014-2020 soumis au vote par les conservateurs eurosceptiques, et qui a obtenu le soutien des travaillistes, a recueilli 307 voix contre 294. Le chef du gouvernement britannique, marginalisé à Bruxelles pour son intransigeance, a ainsi essuyé sa première défaite significative devant le Parlement avec ce vote. Pour certains conservateurs, y compris des membres du gouvernement, "la politique du Premier ministre au sujet de l'Europe ne va pas assez loin". Ils affirment que le parti devrait être prêt à envisager d'offrir aux électeurs, la possibilité de s'exprimer a travers un referendum, sur la question de l'UE. Un grand nombre de parlementaires de gauche affirment qu'il n'est plus tenable d'empêcher l'électorat de se prononcer sur les relations futures de la Grande Bretagne avec l'UE. Depuis la débâcle subie par les conservateurs aux dernières élections locales du 3 mai dernier, le gouvernement de la Coalition fait face à une nouvelle pression des eurosceptiques pour organiser un référendum sur l'adhésion de la Grande Bretagne à l'Europe.