LONDRES - La Coalition entre Conservateurs et Libéraux démocrates au sein du gouvernement britannique, a maintenu son unité contre "vents et marées" durant une année 2011 parsemée d'embuches. L'année qui s'achève a été laborieuse autant pour les Conservateurs que pour leurs partenaires libéraux démocrates et l'alliance a su, en dépit des difficultés politiques et socioéconomiques à surmonter, préserver l'essentiel en l'occurrence son unité, même si d'aucuns estimaient que la coalition au pouvoir depuis mai 2010, allait connaitre un échec, à l'image des expériences similaires connues au Royaume-Uni auparavant. Avec des manifestations de rues d'une ampleur sans précédent, une hausse record du chômage, des émeutes en été, les plus graves jamais enregistrées en Grande-Bretagne depuis plusieurs décennies, l'année 2011 aura été sans conteste, une année difficile pour le gouvernement de Coalition qui a fait face tout au long de cet exercice, avec une seule priorité : maintenir la cohabitation au sein du gouvernement. Au plan économique, la situation n'a guère été plus aisée et les résultats enregistrés dans ce domaine ne plaident pas en faveur du gouvernement. L'économie britannique a enregistré une croissance de 0,6% au troisième trimestre 2011 et une croissance nulle au trimestre précédent. Les experts s'accordent à prévoir de sombres perspectives pour l'économie britannique en 2012, avec des risques de retour à la récession, notamment en raison de la crise qui continue de sévir dans la zone euro et de la montée inquiétante du chômage. "En 2012, le gouvernement britannique sera concentré sur sa mission de sauvetage économique, en dépit des obstacles auxquels il s'est heurté cette année", a affirmé récemment le vice-Premier ministre britannique, Nick Clegg soulignant dans un message de nouvel an, que "l'année 2012 va mettre la Grande-Bretagne face à des défis de taille". En politique étrangère, l'immigration a constitué un thème sensible dévoilant les divergences profondes entre Conservateurs et Libéraux démocrates. Mais la principale pomme de discorde au sein de la Coalition est la question de l'Europe qui a fait apparaitre des fissures au sein du gouvernement entre des Conservateurs fondamentalement eurosceptiques et des Libéraux démocrates pro-européens. Le véto imposé en décembre au nouveau traité de l'UE a permis certes à David Cameron de rehausser son image au Royaume Uni, au détriment de l'harmonie de la coalition. Les libéraux démocrates n'ont pas caché leur désaccord sur cette décision soutenant qu'elle risque d'isoler la Grande-Bretagne de l'UE. Le "non" de Londres à l'égard de Bruxelles ouvre l'appétit des eurosceptiques, de plus en plus nombreux à demander au gouvernement, la tenue d'un référendum sur l'adhésion de la Grande Bretagne à l'UE, faisant fi des déclarations du Premier ministre qui éloigne cette éventualité, affirmant que "l'avenir du Royaume-Uni reste au sein du marché unique". L'année qui s'annonce sera déterminante pour l'avenir de la Coalition. Les fissures apparues entre Conservateurs et libéraux démocrates au sujet de l'immigration et surtout de l'Europe, risquent de s'aggraver au sein du gouvernement qui devrait subir en 2012, une pression croissante des eurosceptiques et qui, en même temps, devra calmer un front social de plus en plus frondeur.