Une plateforme juridique pour promouvoir la gestion intégrée des zones côtières et du milieu marin a été proposée, mardi à Oran, par les participants à une journée d'étude sur les "Perspectives pour le droit de l'environnement côtier et marin en Algérie". Malgré les avancées notables enregistrées par l'Etat algérien en termes d'actions dans le cadre de l'aménagement du territoire et de protection de l'environnement qui reposent sur le principe du développement durable ainsi que des dispositions juridiques, ''il reste beaucoup à faire pour protéger nos zones côtières et notre milieu marin", a souligné Pr Fatima Boukhatmi (juriste). Dans sa communication intitulée "gestion intégrée des zones côtières : quelle réalité en droit algérien", cette enseignante universitaire d'Oran a évoqué la nécessité d'une mise en place d'une plateforme juridique pour promouvoir la gestion intégrée des zones côtières. Elle a également insisté sur l'importance de la mise en place d'un tel instrument "comme réponse aux problèmes induits par les concentrations d'activités industrielles sur le littoral (1.252 unités sont situées sur le littoral), aux dégradations des milieux naturels marins par les déversements des eaux usées et la bétonisation des rivages et autres pressions", ainsi qu'un mode de gouvernance qui tient compte du diagnostic selon une approche globale et pluridisciplinaire de la gestion du littoral. "Les dispositions domaniales et urbanistiques concernant la gestion du littoral méritent d'être appliquées", aût-elle encore souligné. Dr Djillali Bouras de l'Université d'Oran a mesuré, dans sa communication intitulée "l'évaluation des menaces et des normes environnementales", un thème qui traite du support d'aide à la conception des lois de la mer, la portée de cette action qui compléterait le programme national qui sert le développement durable estimant "qu'une telle gestion des zones côtières doit se fixer sur la qualité des eaux marines et le développement des ressources biologiques et économiques du littoral. "Il est important de procéder à l'identification des normes de pollutions, des menaces, et à un inventaire des zone naturelles d'intérêt écologiques", a-t-il recommandé. Le président de l'association "Chems wahrane", Lakehal Mohamed a souligné, pour sa part, que les problèmes sont aujourd'hui identifiés et méritent une structure de gouvernance selon une démarche participative en faisant associer tous les acteurs dont le mouvement associatif. Le rôle de cette association d'activités subaquatiques, qui a à son actif une opération d'assainissement d'un fonds marin, a été souligné lors de cette rencontre organisée à la faculté de droit au pôle universitaire de Belgaïd (Bir El Djir) et à laquelle ont pris des juristes, des biologistes, des économistes de différentes universités du pays et des élus locaux. Les travaux de cette journée d'étude ont été marqués par la présentation de plusieurs communications abordant, entre autres, "Les sciences de l'environnement et la politique publique", "La biodiversité algale de la zone côtière oranaise : un patrimoine à protéger", "Partage des responsabilités de l'application des lois en zones littorales", "Les risques environnementaux dans une zone côtière : littoral" et "Réduction de la pollution : solution politique et juridique". Une exposition sur les phares de l'Algérie, soit une vingtaine qui sont gérés par l'Office national de signalisation maritime est organisée en marge de cette rencontre.