Des analystes politiques tunisiens ont souligné unanimement que le traitement de "l'Algérie du dernier attentat terroriste" émanait d'une position "souveraine", affirmant que la diplomatie algérienne avait pris conscience de "la nature de l'agenda suspect" de certaines forces. L'analyste politique tunisien, Pr. Kacemi al Djemai, a indiqué que l'attentat terroriste qui a ciblé le site gazier de Tiguentourine à In Amenas était "en rapport" avec le position de l'Algérie à l'égard de la situation au Mali. Plusieurs forces, a-t-il dit, "n'ont pas caché" leurs intentions de porter atteinte à la sécurité et à la stabilité de l'Algérie, estimant le "moment opportun" pour activer des groupes terroristes liés par des "agendas suspects" pour mener l'attentat contre le site gazier de Tiguentourine à In Amenas dans une tentative désespérée d'"entraîner et d'impliquer l'Algérie" dans ce qui se passe au Mali. Il a précisé à ce propos, que la diplomatie algérienne "a pris conscience précocement" de la nature de cet "agenda suspect" et a traité la situation "en toute souveraineté et de la manière qu'il convenait" ce qui lui a permis d'écarter, selon lui, "les menaces" et par conséquent déjouer le projet d'"implication". De son côté, le Pr. Aliane Alia, spécialiste dans les courants islamistes maghrébins, a affirmé que la poursuite de l'application du programme de réforme politique et économique initié par l'Algérie restait "la seule garantie pour éviter" les menaces et retombées de la situation interne au Mali. Les motifs qui sont derrière l'attentat terroriste contre la souveraineté de l'Algérie sont d'ordre politique, économique et sécuritaire, a-t-il poursuivi avant d'ajouter que les motifs politiques résidaient dans la tentative des terroristes de s'"imposer" en tant que partie dans le conflit malien et porte-parole des courants djihadistes. Selon M. Aliane, le motif économique est lié à la prise d'otages considérée comme une carte "gagnante financièrement" pour l'organisation Al Qaida et le troisième enfin, est lié à la recherche par les terroristes d'une "formule acceptable par l'Algérie" pour l'acquisition d'une superficie au Mali pour y résider. L'Algérie "avait pris conscience" de ces défis et a refusé d'échanger les otages et de soumettre la surveillance de ses installations gazières à des forces étrangères, outre sa décision de ne pas participer à la guerre au Mali et son appel à trouver une solution pacifique à la crise à travers des négociations entre Maliens. Le Dr. Haikel Benmahfoudh, spécialiste en droit international et expert dans les affaires de sécurité régionale, a estimé que la riposte des forces de l'armée algérienne face à l'attentat terroriste était "souveraine". Il est du droit "immuable" de l'Algérie de défendre son territoire et la sécurité de ses citoyens, a-t-il ajouté. Pour cet expert, au-delà de ce qui se passe au Mali, les menaces sécuritaires "existent et sont connues". Elles sont essentiellement liées au trafic d'armes et de drogue et au crime organisé qui sont les principales sources de financement des groupes extrémistes et armés, a-t-il dit. Analysant la situation au Mali, il a estimé qu'une erreur d'appréciation avait été commise dans le sens où le recours à l'option militaire dans ce pays a exposé l'ensemble de la région à des dangers dont elle pouvait bien se passer. A la question de savoir si l'intervention française au Mali était motivée par des intérêts économiques, l'expert a précisé que chaque pays cherche à assurer ses intérêts hors de ses frontières. L'analyste politique tunisien Salaheddine Al-Jorchi a, pour sa part, souligné que le terrorisme ne se limitait pas à une zone géographique donnée, d'où la nécessité, a-t-il dit, d'une stratégie intégrée et de politiques régionales sur le long terme entre les gouvernements maghrébins, y compris avec les pays du Sahel. Sur les développements de la situation au Mali, l'analyste a souligné qu'il ne s'agissait pas d'une question purement malienne, car ses répercussions vont bien au-delà des frontières de ce pays, a-t-il estimé. Pour cet analyste, il ne fait aucun doute que l'intervention française au Mali a été motivée par les ressources du sous-sol de ce pays. Sinon, comment expliquer la position contradictoire de l'Occident qui soutient l'intervention au Mali contre les extrémistes et encourage, dans le même temps, la prolifération des mêmes extrémistes en Syrie, s'est-il interrogé.