Un haut responsable de l'ONU a déclaré mercredi que le processus de paix au Moyen-Orient entrait dans une "phase critique" qui exige des mesures "courageuses" de la part des Israéliens et des Palestiniens pour sauver la solution à deux Etats, en prévenant des conséquences de l'inaction. Intervenant devant le Conseil de sécurité, le Coordonnateur spécial des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Robert Serry, a prévenu qu'aucun effort international "ne sera suffisant pour réaliser des progrès en l'absence de volonté véritable des parties concernées". M. Serry a observé que cette séance du Conseil consacrée au Moyen-Orient se tenait au moment où se déroulent sur le terrain des événements susceptibles d'affecter le processus de paix lui-même, notamment les élections en Israël et en Jordanie et le début du second mandat du Président américain Barack Obama. Le Coordonnateur spécial a relayé devant les membres du Conseil le message du Secrétaire général, qui a répété à plusieurs reprises que 2013 serait une année décisive pour une solution à deux Etats, qui exige des parties qu'elles redoublent d'efforts en vue de réaliser cet objectif. Les négociations directes entre Israéliens et Palestiniens sont dans l'impasse depuis septembre 2010, après qu'Israël ait refusé de proroger la période de gel de ses activités de peuplement dans les territoires palestiniens occupés. Considérées comme illégales par la communauté internationale, ces activités ont connu une accélération ‘‘spectaculaire'' au lendemain de l'obtention du statut d'Etat non membre observateur par la Palestine auprès de l'Assemblée générale, a fait observer le Coordonnateur. Des affrontements se produisent régulièrement en Cisjordanie entre colons et populations palestiniennes alors que les dirigeants israéliens et palestiniens ont assuré qu'une solution à deux Etats était la seule voie vers une paix durable, a souligné Robert Serry. Mais, a-t-il ajouté, ils doivent réaliser qu'en l'absence d'engagement sérieux de leur part, le processus de paix nécessitera toujours des "soins intensifs" et la stabilité sur le terrain sera d'autant plus menacée. Par conséquent, les parties doivent non seulement être ouvertes à de nouvelles initiatives pour sortir de l'impasse actuelle, mais doivent aussi faire preuve de sérieux. Ainsi, a-t-il poursuivi, "si Israël est sérieux quant à une solution à deux Etats, il doit reconnaître l'impact négatif de la poursuite de la construction de colonies de peuplement". Intervenant lors de cette séance, le ministre des Affaires étrangères de l'Etat observateur de Palestine, M. Riad Al Maliki, s'est dit honoré de s'adresser pour la première fois au Conseil de sécurité "au nom de l'Etat de Palestine", suite à la décision historique de l'Assemblée générale d'accorder à la Palestine ce statut. Mais, a-t-il insisté, il est temps que "l'Etat de Palestine" prenne sa juste place au sein de la "communauté des nations", en émettant l'espoir que dans un avenir proche, il sera admis en tant que membre de l'ONU à part entière. Il a estimé que l'adoption de la résolution de l'Assemblée générale devait être perçue comme un effort politique légitime, multilatéral et pacifique de sauver la solution à deux Etats, appelant à un accord de paix juste, durable et complet qui résoudrait toutes les questions en suspens, dont celles des réfugiés palestiniens, de la question d'El Qods, des colonies, des frontières, de l'eau et des prisonniers.