Les rapports présentés dimanche à Alger à la faveur de la rencontre nationale d'évaluation des directeurs de la santé des wilayas du pays font ressortir "un manque flagrant" de ressources humaines dans ce secteur. Le directeur de la santé de la wilaya de Sétif Mohamed Rédha Lehtihet a relevé le manque de spécialités dans le secteur, notamment en gynécologie obstétrique, assurant que l'hôpital universitaire de sa wilaya souffrait de l'absence d'un spécialiste dans ce domaine. Il a ajouté que les demandes de mutation ont fortement influé sur l'équilibre des prestations de service, outre l'insuffisance de l'encadrement administratif. M. Lehtihet a signalé également l'absence de structure pour le dépistage du cancer du col de l'utérus. Le directeur de la santé de la wilaya de Mostaganem Ali kheireddine a indiqué pour sa part que les prestations spécialisées dispensées par les services sanitaires de sa wilaya sont concentrées à 63% dans le chef-lieu de la wilaya, d'où la tendance des efforts de la wilaya à élargir le champ de ces prestations par le biais d'équipes mobiles. La directrice de la santé de la wilaya de Bordj Bou Arreridj, Dalila Zaghlache, a insisté quant à elle sur la nécessité de l'élaboration d'une carte sanitaire qui réponde aux besoins de la région tout en y intégrant le secteur privé en tant que complément du secteur public. Le directeur de la santé de la wilaya de Skikda Mohamed Nacer Daamache a fait part des carences enregistrées en matière de ressources humaines chargées de la gestion des établissements de santé publique de proximité. Quant au directeur de la santé de la wilaya d'Oran Abdelkader Kessab, il a mis en relief la nécessité de renforcer la wilaya en gynécologues, médecins spécialisés en psychiatrie et en pneumo-phtisiologie. En réponse aux préoccupations exprimées par les intervenants, le ministre de la santé de la population et de la réforme hospitalière Abdelaziz Ziari, a assuré que son département envisageait d'élaborer une carte sanitaire de manière à instaurer un équilibre régional en matière de médecins spécialistes, et ce, dans le cadre du service civil, en attendant l'arrivée de nouveaux diplômés. Les intervenants ont mis l'accent également sur le taux d'occupation des lits qui varie de 45 à 60% selon les spécificités de chaque wilaya, qualifiant ce fait de "gaspillage", et insistant sur la gestion rationnelle de ces moyens au niveau de toutes les wilayas, "au lieu de revendiquer l'ouverture de nouvelles structures qu'il sera ensuite difficile d'équiper", a indiqué le ministre.