Au moins treize personnes, dont trois Turcs, ont été tuées et une trentaine d'autres blessées lundi après-midi par l'explosion d'une véhicule à la frontière syro-turque, selon un nouveau bilan annoncé par le premier ministre turc. "Nous avons malheureusement perdu 13 personnes : trois d'entre elles sont turques, les autres syriennes", a déclaré le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan dans un discours à Ankara, ajoutant que 27 personnes avaient été grièvement blessées. "Cet incident montre combien nous avions raison d'être attentifs au terrorisme et au conflit en Syrie. Nous ne ferons de concession sur aucun de ces deux sujets", a ajouté M. Erdogan. Le vice-Premier ministre turc Bülent Arinç, a indiqué que "toutes les hypothèses sont sur la table", à l'issue d'une réunion du gouvernement. "L'explosion a touché un minibus immatriculé en Syrie et en provenance de Syrie", a-t-il ajouté à la presse. Plus tôt dans la journée, un responsable du ministère turc des Affaires étrangères a parlé d'un attentat à la voiture piégée. "Il y a 51% de chance pour que cette explosion soit une attaque terroriste", a déclaré ce responsable. Selon les premiers témoignages, le véhicule à l'origine de l'explosion était stationné à une quarantaine de mètres du poste-frontière turc de Cilvezoglu, dans le long no man's land qui le sépare du poste-frontière syrien de Bab al-Hawa. Une quinzaine d'autres véhicules ont été détruits par la déflagration, selon les images diffusées par les chaînes de télévision turques. La grille du poste-frontière turc et des éléments du toit qui recouvrait le bâtiment ont été soufflés par l'explosion. Des dizaines d'ambulances ont été dépêchées sur place en provenance de la localité voisine de Reyhanli, dans la province turque d'Hatay. Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères turc a écarté l'hypothèse d'un tir de mortier ou d'un obus pour expliquer l'explosion et évoqué l'hypothèse d'un kamikaze, sans plus de détail. "Il est trop tôt pour tirer la moindre conclusion, l'enquête est toujours en cours", a-t-il déclaré. Le poste-frontière de Cilvegozu est un important point de passage entre les deux pays, fréquenté par de nombreux camions. "Le secteur touché par l'explosion est utilisé par les organisations humanitaires pour transférer leurs chargements d'un véhicule à un autre", a expliqué le directeur régional des douanes turques, Adnan Korkmaz, cité par l'agence de presse Anatolie. Les autorités turques accueillent aujourd'hui près de 200.000 réfugiés syriens qui ont fui les combats dans leur pays.