La mobilisation des travailleurs et des cadres de Sonatrach a permis à l'Algérie de relever le défi posé par l'arrêt de l'exploitation des puits de pétrole dans le sud du pays par les compagnies françaises suite à la nationalisation des hydrocarbures en 1971, a indiqué Badreddine Mohamed Lakhdar, ancien secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs du pétrole, du gaz et de la chimie (FNTPGC). "Dès l'annonce par le président algérien feu Houari Boumediene, le 24 février 1971 à la Maison du peuple, de la nationalisation des hydrocarbures, les travailleurs et les cadres de Sonatrach, ainsi que les étudiants de l'Institut du pétrole de Boumerdès, se sont mobilisés pour combler le vide laissé par les compagnies françaises qui exploitaient les puits de pétroles dans le sud algérien", a précisé M. Badreddine dans une déclaration à l'APS, à l'occasion de la célébration du double anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures (1971) et de la création de l'Union générale des travailleurs algériens (1956). "L'Algérie n'a reçu aucune aide technique de l'étranger. Elle a compté sur les travailleurs et les cadres de Sonatrach pour continuer à assurer l'exploitation des puits de pétrole après le départ des compagnies françaises", a-t-il souligné, ajoutant que les compagnies françaises misaient sur l'échec de Sonatrach dans cette mission. En dépit de "l'annonce subite de la nationalisation des hydrocarbures, le syndicat a su mobiliser les travailleurs et les cadres de Sonatrach pour relever le défi", a-t-il ajouté tout en soulignant "le refus par ces derniers des offres alléchantes des compagnies étrangères". Pour M. Badreddine, les offres étrangères visaient à dépouiller Sonatrach de ses compétences pour qu'elle ne puisse pas assurer l'exploitation des puits de pétrole dans le sud algérien et faire ainsi capoter la nationalisation. Mais c'était sans compter sur le patriotisme, la détermination et l'abnégation des travailleurs et des cadres de Sonatrach qui ont mené à bien la mission, a-t-il dit. M. Badreddine est revenu sur les luttes menées par le syndicat, depuis sa création, contre les compagnies étrangères exerçant un monopole sur les hydrocarbures en Algérie, évoquant, dans ce contexte, les nombreuses grèves organisées au niveau des champs pétroliers et des raffineries pour mettre fin à la discrimination exercée par ces compagnies entre les travailleurs algériens et étrangers en matière de promotion professionnelle, de primes et de salaires.