région du Sahel dans son ensemble et dOEaborder les causes profondes des problèmes auxquelles elle fait face comme l'insécurité alimentaire et les foyers de tensions. M. Prodi s'exprimait lors d'entretiens jeudi à Moscou avec le ministre russe des Affaires étrangères, M. Serguei Lavrov, et l'Envoyé spécial russe pour l'Afrique, M. Mikhail Margelov. Sa visite en Russie s'inscrit dans le cadre des efforts qu'il mène en vue de mobiliser l'attention internationale et les ressources nécessaires en faveur des besoins de la région du Sahel, selon le porte-parole de l'ONU, M. Martin Nesirky. M. Prodi avait pris part mercredi à Rome à un réunion du Programme alimentaire mondial (PAM) afin de revoir l'efficacité de la réponse humanitaire apportée depuis un an dans la région du Sahel. Ont participé notamment à cette réunion d'évaluation, les représentants du PAM, de la FAO, du FIDA, du PNUD, de l'UNICEF, un an après la réponse humanitaire lancée à grande échelle par la communauté internationale. A cette occasion, il avait déclaré que ''la stratégie de l'ONU pour le Sahel se focalise sur les populations de la région, que nous voulons aider à éradiquer les causes profondes de l'instabilité, en mettant un accent sur les communautés et groupes marginalisés''. Il a expliqué que "son rôle consiste à mobiliser les meilleures compétences et toutes les ressources possibles autour des enjeux-clés de développement à long terme qui ont un impact critique sur les peuples de la région''. La semaine dernière, il s'était rendu dans des pays du Sahel avec le représentant de l'ONU en Afrique de l'Ouest, M. Saïd Djinnit, et avait annoncé, alors, la création d'un fonds pour aider les pays de cette région, secouée par la guerre au Mali. Ce fonds, créé par l'Onu, est "destiné à aider la région pour que le Sahel soit au moins au même niveau de développement que les autres pays d'Afrique", avait-il avancé. Des millions de personnes menacées par la sécheresse Selon une note du PAM, une somme de 1,2 milliard de dollars a été mobilisée pour venir en aide à environ 10 million de personnes à travers huit pays du Sahel en un an permettant d'éviter une catastrophe humanitaire dans la région. Cependant, des millions d'autres personnes demeurent restent menacées par la sécheresse, dont 1,5 million d'enfants de moins de cinq ans risquant la malnutrition aiguë sévère. "Cette année, environ neuf million de personnes dans le Sahel auront encore besoin de l'assistance alimentaire du PAM, sous forme d'assistance alimentaire d'urgence, de développement rural, et de programmes de nutrition et d'éducation", a précisé Ertharin Cousin, la Directrice exécutive du PAM. Selon l'agence, bien que les perspectives de la campagne agricole soient à présent "encourageantes", le risque d'autres chocs à venir n'en est pas moins fort, en raison de l'augmentation des taux de pauvreté et de sous-nutrition, les excès du climat, la dégradation de l'environnement, le manque d'investissements dans le secteur agricole, les prix élevés et la vulnérabilité à la volatilité des marchés. Une crise alimentaire déclarée dans la bande sahélienne d'Afrique de l'Ouest. Selon l'UNICEF, près de 15 millions de personnes se trouveraient en situation d'insécurité alimentaire modérée ou aiguë dans 6 pays de cette zone. Dans une région où les taux de malnutrition aiguë infantile avoisinent en permanence le seuil dOEalerte de 10%, tout facteur réduisant davantage l'accès à la nourriture peut entraîner une crise nutritionnelle, a-t-elle averti. Même si pour l'instant MSF ne constate pas d'augmentation notable de cas dans la plupart de ses programmes nutritionnels déjà en cours, de nouveaux programmes de traitement de la malnutrition ont dû être ouverts à Biltine et Yao, au Tchad. Ici, des taux de malnutrition aiguë de l'ordre de 24% et 20% respectivement ont été rapportés. D'autres évaluations de la situation nutritionnelle sont également en cours dans d'autres parties du Tchad, ainsi qu'au Mali, au Niger, en Mauritanie et au Sénégal. "Il est trop tôt pour connaître l'ampleur de la crise nutritionnelle annoncée. Car la période traditionnellement la plus difficile, entre mai et juillet, est encore à venir. Mais on peut déjà prévoir que plusieurs centaines de milliers d'enfants seront atteints de malnutrition aiguë sévère, comme chaque année dans cette région", explique Stéphane Doyon, responsable de la campagne Malnutrition à MSF.