Le président américain Barack Obama a affirmé vendredi qu'il avait envoyé, mercredi dernier, 40 autres militaires américains au Niger, ce qui porte à 100 le total des effectifs militaires américains déployés dans ce pays du Sahel. "Au 20 février 2013, les derniers éléments d'un déploiement d'environ 40 militaires américains supplémentaires sont entrés au Niger avec le consentement du gouvernement nigérien", a écrit le président américain dans une lettre adressée au Sénat et à la Chambre des représentants. Un déploiement militaire pour "collecter et échanger les renseignements" Ce déploiement, a-t-il précisé, "apportera un soutien à la collecte de renseignements et facilitera également l'échange de renseignements avec les forces françaises qui mènent des opérations au Mali, et avec d'autres partenaires dans la région". Soulignant que le nombre de militaires américains déployés au Niger est désormais de 100 effectifs, le chef de la Maison-Blanche a indiqué au Congrès que "ces forces avaient été déployées avec des armes dans le but de fournir leur propre protection et sécurité". "J'ai décidé de ce déploiement de forces américaines pour promouvoir les intérêts de sécurité nationale des Etats-Unis, et ce, en vertu de mon autorité constitutionnelle de diriger les relations étrangères américaines et en tant que commandant en chef et chef de l'Exécutif" des Etats-Unis, a-t-il encore mentionné dans sa lettre aux parlementaires américains. Accord militaire USA-Niger Ce nouveau déploiement des forces américaines au Niger intervient après la signature en janvier dernier d'un accord militaire entre les Etats-Unis et ce pays africain, qui permet aux forces américaines d'opérer légalement sur le territoire nigérien. Le président nigérien, Mahamadou Issoufou, avait alors exprimé sa volonté de mettre en place ce qu'il a appelé "une relation stratégique à long terme avec les Etats-Unis". A ce sujet, le porte-parole du Pentagone, George little, avait déclaré que cet accord militaire était "très important", ajoutant que les Etats-Unis étaient en train de définir avec la partie nigérienne "quelle sera exactement le type de la présence militaire américaine au Niger". Projet d'Africom pour une base de drones au Niger Par ailleurs, Le Commandement américain pour l'Afrique (Africom) envisagerait l'établissement d'une base de drones au nord-ouest de l'Afrique dont le Niger afin d'accroître "les missions de surveillance des groupes extrémistes de la région", avait rapporté la presse américaine en janvier dernier citant des responsables militaires américains. Il s'agirait d'une base de drones de surveillance non armés tout en n'excluant pas le recours à des tirs de missiles "en cas d'aggravation de la menace", selon la même source même si l'information n'a pas été confirmée officiellement. L'emplacement de cette éventuelle base serait probablement au Niger que le chef de l'Africom, le général Carter Ham, a visité en janvier dernier et qui aurait également discuté d'autres options avec des pays de la région, dont le Burkina Faso, selon les mêmes responsables. "Cela est directement lié à l'intervention militaire au Mali, mais il pourrait aussi donner à l'Africom une présence plus durable pour les missions de renseignement, de surveillance et de reconnaissance (ISR)'', avaient avancé des sources américaines. Outre la base permanente de l'armée américaine à Djibouti, une nouvelle base de drones en Afrique du Nord se joindrait à de petites bases aériennes installées ces dernières années sur le continent, notamment en Ethiopie, pour des missions de surveillance opérées par des drones ou des avions à turbopropulseurs conçus pour ressembler à des avions civils. Si ce projet de la création d'une base de drones au Niger venait à être réalisé, celle-ci pourrait accueillir plus de 300 militaires et contractuels américains. A ce propos, certains spécialistes américains des affaires africaines ont exprimé leur crainte quant à la mise en place d'une base de drones au Niger ou dans un pays voisin, même si ce n'est que pour effectuer des missions de surveillance. Selon eux, un tel projet pourrait s'aliéner la population locale en associant ces drones aux attaques meurtrières contre des civils au Pakistan, au Yémen et en Somalie.