Une étude diagnostique pour la réhabilitation des systèmes d'alimentation en eau potable (AEP) dans plusieurs communes de Skikda, a été présentée lundi à Skikda. Cette étude, réalisée par un groupement de bureaux d'études algéro-franco-suisse et qui concerne un groupement urbain composé des communes de Skikda, d'El Hadaïk, de Hammadi-Krouma et de Filfila, a été présentée en présence du wali de Skikda, de directeurs centraux du ministère des Ressources en eau, du directeur Générale de l'Algérienne des eaux (ADE) et de cadres locaux du secteur. L'objectif de cette étude qui vise à "asseoir une démarche permettant d'améliorer et de moderniser le service de l'AEP", est de "satisfaire les besoins en eau des populations, d'assurer une distribution d'une eau de qualité de façon ininterrompue (H 24) et de renforcer et moderniser les capacités de l'ADE dans le domaine de l'exploitation, notamment sur les plans technique, commercial, administratif et financier", a-t-on expliqué. L'étude préconise, entre autres actions, la réhabilitation de 82 km de réseaux d'adduction et de distribution défectueux, engendrant quotidiennement près de 50.000 m3 de pertes par rapport à une production totale de 89.000 m3/jour. Une production qui doit être augmentée en fonction de l'évolution de la population du groupement qui comptera 341.487 âmes à l'orée de l'année 2040, a-t-on ajouté. Cette étude "doit aboutir à l'élaboration de dossiers d'appel d'offres pour le lancement des travaux" relatifs à la rénovation de la conduite de transfert des eaux brutes du barrage de Guenitra vers la station de traitement de Hammadi-Krouma, la rénovation des systèmes d'adduction, la réhabilitation des réservoirs et des réseaux de distribution, la construction et l'équipement de deux stations de pompage et la réhabilitation de la station de traitement de Hammadi-Krouma avec la mise en place d'un procédé de télégestion du système d'AEP. L'étude préconise également une formation en France et en Algérie au profit de 20 techniciens de l'ADE de Skikda, portant sur le système de localisation géographique, sur le logiciel de modélisation "EPANET" et sur les techniques de recherche des fuites. S'adressant aux cadres locaux du secteur des Ressources en eau et aux responsables de l'ADE, le wali de Skikda, Mohamed Bouderbali, a fait remarquer que les pertes quotidiennes d'eau, estimées à "presque la moitié de la production", soit l'équivalent de la dotation d'une wilaya moyenne, se chiffrent à des millions de dinars. "D'où l'urgence- a-t-il souligné- d'établir un plan d'action efficient pour en finir avec les fuites signalées dans de nombreux quartiers du chef-lieu de wilaya, notamment". Le chef de l'exécutif local a également considéré que "l'écart important" entre les potentialités hydriques et de mobilisation de la wilaya et la dotation des populations, est "la conséquence directe d'une gestion aléatoire et d'un manque manifeste de moyens d'intervention auxquels cette étude doit remédier", d'autant qu'il est préconisé des solutions "graduelles" pour rénover les équipements et réparer le linéaire de 214 km de réseaux défectueux.