Les premiers résultats partiels de l'élection présidentielle au Kenya confirment l'avance du vice-Premier ministre Uhuru Kenyatta face à son adversaire direct le Premier ministre Raila Odinga. M. Kenyatta avait franchi la barre des 2,25 millions de voix et disposait d'environ 550.000 voix d'avance sur M. Odinga), selon la Commission électorale indépendante (IEBC) qui diffusait les résultats en temps réél mardi matin (à 11H00 locales (08H00 GMT), au centre de collecte de la Commission qui souligne la forte participation. Les cinq autres candidats recueillent actuellement chacun moins de 1% des suffrages. 30% des bulletins des plus de 31.000 bureaux de vote, avaient été dépouillés, soit plus de trois millions de bulletins sur un corps électoral de plus de 14,3 millions de personnes, alors que le scrutin a été marqué par une participation "supérieure à 70%", selon l'IEBC. La vice-présidente de l'IEBC, Lilian Mahiri-Zaja, a appelé "chacun (...) à préserver la paix y compris en ce moment où les résultats sont en train d'arriver". "Ces résultats sont provisoires jusqu'à ce que nous recevions les résultats formels" sur procès-verbal, a-t-elle rappelé. Une seule certitude à ce stade, le scrutin se jouera comme prévu entre Uhuru Kenyatta, 51 ans, et Raila Odinga, 68 ans, sans qu'il soit encore possible de dire si un second tour devra être organisé. Pour prévenir tout soupçon de rétention d'information, l'IEBC diffuse en temps réels les résultats provisoires transmis par SMS par chaque président de bureau de vote. Fin 2007, la lenteur et l'opacité du dépouillement de la présidentielle avaient renforcé les soupçons de fraude chez les partisans de M. Odinga, déjà candidat à l'époque. L'annonce de la victoire de son adversaire, le président sortant Mwai Kibaki qui à 81 ans ne se représente, avait déclenché une violente contestation ayant dégénéré en affrontements politico-ethniques sans précédent. Plus d'un millier de personnes avaient été tuées et plus de 600.000 déplacées. A 68 ans, Raila Odinga tente sa chance pour la troisième et sans doute dernière fois, face à Uhuru Kenyatta, 51 ans, fils du "père" de l'indépendance du pays. Uhuru Kenyatta est inculpé de crimes contre l'humanité par la Cour pénale internationale pour son implication présumée dans l'organisation des violences qui avaient émaillé l'élection présidentielle de 2007. En troisième position, l'autre vice-Premier ministre Musalia Mudavadi est très largement distancé avec environ 115.000 voix. Les cinq autres candidats recueillent actuellement chacun moins de 1% des suffrages. Mais ces résultats ne sont pas significatifs, selon les spécialistes, en raison de données encore insuffisantes sur les régions dépouillées, et parce que les grands centres urbains sont encore faiblement comptabilisés. Seuls 400.000 bulletins ont été dépouillés dans la capitale Nairobi, dont le corps électoral est de 1,7 million de personnes et à peine plus de 20.000 dans Mombasa, deuxième ville du pays, où plus de 400.000 électeurs ont inscrits, selon l'IEBC, soulignant que près de 250.000 bulletins ont été invalidés, soit près de 6% des votes dépouillés. Les Kényans ont voté aussi pour élire leurs députés, sénateurs, gouverneurs (exécutif départemental), membres de l'Assemblée départementale et un quota de femmes à l'Assemblée nationale, mais aucun résultat n'était disponible pour ces élections.