La Banque mondiale (BM) a indiqué vendredi que le taux d'intégration des femmes au marché du travail dans la région Moyen-Orient et Afrique du nord (MENA) était inférieur de moitié à la moyenne mondiale, ajoutant que leur taux de chômage peut aller jusqu'à 40% dans beaucoup de pays de cette région. Les pays de la région MENA ont déployé de gros efforts au cours des quatre dernières décennies pour réduire les inégalités entre les hommes et les femmes, en particulier dans les domaines de l'éducation et de la santé, a noté la BM dans un rapport intitulé ''l'égalité des genres dans la région MENA''. Néanmoins, relève l'institution de Bretton Woods, ''cet investissement dans le capital humain ne s'est pas accompagné d'un accroissement de la participation des femmes à la vie économique et politique, et le taux d'intégration des femmes au marché du travail dans la région MENA est inférieur de moitié à la moyenne mondiale''. "Les obstacles qui se dressent entre les femmes et l'emploi sont souvent de nature juridique et sociale", selon Mme Manuela Ferro, directrice des activités de réduction de la pauvreté et de gestion économique pour la Région MENA à la BM. "Les pays de la région MENA ont investi avec clairvoyance dans l'éducation des femmes, mais ils ne sollicitent pas encore tout leur potentiel pour promouvoir la croissance et la prospérité. En fin de compte, accroître la participation des femmes au marché du travail constitue une option judicieuse au plan économique", préconise-t-elle. Le rapport souligne que dans la région MENA, les créations d'emplois dans le secteur privé ont été trop limitées pour absorber le nombre important et croissant de jeunes demandeurs d'emploi. Dans ce sillage et dans cet espace déjà étroit, les femmes ne peuvent rivaliser sur un pied d'égalité que les hommes. La BM estime que les jeunes femmes sont confrontées à des taux de chômage pouvant aller jusqu'à 40% dans beaucoup de pays de la région. Même si l'on crée des emplois, "il faut engager des efforts ciblés sur plusieurs fronts pour accroître la participation des femmes à la vie économique et politique, et ces efforts doivent être adaptés à la situation de chaque pays'', soutient cette institution. "Cela nécessite de modifier les politiques pour obtenir l'égalité des femmes au regard de la loi, de s'attaquer aux insuffisances et aux inadéquations en matière de compétences, et de promouvoir résolument la participation économique, civique et politique des femmes", suggère-t-elle. A ce propos, Mme Tara Vishwanath, économiste principale au département de la réduction de la pauvreté et de la gestion économique auprès de la BM, a proposé un ensemble de recommandations à partir des conclusions du rapport. Selon elle, certains pays vont devoir combler les inégalités qui subsistent entre les hommes et les femmes dans le domaine de l'éducation notamment, et de "développer activement des opportunités économiques pour les femmes en supprimant les obstacles à leur participation à la vie active et en encourageant l'esprit d'entreprise".