Paris a annoncé mardi un début jugé timide de retrait des troupes françaises au Mali, sans préciser de calendrier pour la suite de l'opération Serval, engagée le 11 janvier dernier afin de repousser à la demande de Bamako les groupes terroristes qui menaçaient l'intégrité territoriale du pays. Selon l'Etat-major français des armées, une centaine d'hommes ont été retirés du Mali et sont arrivés lundi à Chypre où ils doivent séjourner trois jours durant avant de regagner le pays. Les militaires français déployés au Mali étaient un peu plus de 4 000 avant ce premier retrait. Le Président François Hollande avait annoncé le début du retrait français avant la fin avril, et l'effectif français devrait être ramené à 2 000 hommes en juillet, lors d'une réunion d'information, tenue le 26 mars dernier à Matignon, avec des parlementaires sur l'intervention au Mali. Aucune date n'a été retenue pour le retrait, initialement annoncé pour mars, des forces françaises du Mali, à l'issue de cette réunion. Lors de cette rencontre qui a notamment regroupé autour du Premier ministre M.Jean-Marc Ayrault, les présidents du Sénat et de l'Assemblée français, M. Ayrault avait indiqué que la prolongation de cette intervention au-delà du 11 mai 2013 serait soumise au préalable à l'autorisation du Parlement, prévue par l'article 35 de la Constitution. Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius avait affirmé récemment que son pays ne comptait pas s'éterniser au Mali. "Nous n'avons pas vocation à rester éternellement au Mali", a-t-il déclaré sur une chaine de radio française, affirmant toutefois que son pays sera "en première ligne" jusqu'à l'intervention de la Misma, (Mission internationale de soutien au Mali, sous conduite africaine) dans quelques semaines, décidée par le Conseil de sécurité de l'Onu. Lors d'un forum tenu en février dernier à Paris, des associations anticolonialistes avaient estimé que les conséquences de l'intervention militaire française au Mali sont "dévastatrices" et que l'opération Serval est désormais annoncée pour une durée indéterminée et risque de laisser place à des comportements de revanche violents contre la population du Nord du pays. "Avec un objectif politique aussi flou et malléable que +la lutte contre le terrorisme +, une telle guerre peut être sans fin", ont prévenu le Collectif Sortir du colonialisme, Survie et l'Association française de soutien aux peuples d'Afrique (AFASPA), lors d'un Forum-débat sur le Mali, pays en conflit depuis l'autoproclamation de l'indépendance de sa partie Nord par des groupes terroristes et des Touaregs.