L'organisation internationale des droits de l'homme ‘‘Human Rights Watch'' a appelé mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU à introduire l'instrument de surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental occupé au sein de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO). En prévision de la réunion du Conseil de sécurité consacrée au Sahara occidental, prévue pour la semaine prochaine, Human Rights Watch a fait savoir qu'elle avait adressé mercredi une lettre aux 15 pays membres de cet organe de décision de l'ONU dans laquelle elle lui rappelle que la MINURSO est la seule mission de maintien de la paix de l'ONU ‘‘qui ne comporte pas le mandat d'observer et de faire des rapports sur la situation des droits de l'homme''. A ce propos, cette organisation des droits de l'homme, basée à New York, déplore dans son communiqué que ‘‘le Maroc, avec le soutien de la France, s'est longtemps opposé à l'inclusion de la surveillance des droits de l'homme dans le mandat'' de la MINURSO. Pour le directeur-ONU à Human Rights Watch, Philippe Bolopion, le Conseil de sécurité devrait mettre un terme à cette ‘‘anomalie'' qui fait que la MINURSO ‘‘n'a pas le mandat de faire des rapports sur les violences policières, les procès inéquitables ainsi que les restrictions aux rassemblements faites régulièrement aux habitants du Sahara occidental" par les autorités marocaines. Dans ce sens, il soutient que ‘‘les membres du Conseil de sécurité ne doivent pas rater une occasion historique pour mettre la MINURSO en conformité avec les autres missions de maintien de la paix conçues avec le principe que les droits de l'homme font partie intégrante du travail de l'ONU". Rappelant que ‘‘le secrétaire général de l'ONU et le Rapporteur spécial sur la torture ont récemment appelé à une surveillance renforcée des droits de l'homme au Sahara occidental'', Human Rights Watch indique que ‘‘les violations commises par le Maroc au Sahara occidental ciblent particulièrement les Sahraouis qui luttent pour l'autodétermination ou l'indépendance de leurs territoires''. ‘‘Les autorités marocaines violent les droits des Sahraouis de manifester pacifiquement et de former des associations, tandis que les militants sahraouis sont torturés puis emprisonnés après des procès inéquitables'', note encore cette organisation. Par ailleurs, Human Rights Watch indique que ‘‘des sources diplomatiques'' lui ont fait savoir que ‘‘les Etats-Unis ont inclus dans un projet de résolution du Conseil de sécurité un article qui permettrait à l'ONU de surveiller et de faire des rapports sur les droits de l'homme au Sahara Occidental''.