Le secrétaire du Parti démocrate (PD, centre-gauche), Pier Luigi Bersani, a annoncé vendredi soir, devant les parlementaires de son parti, qu'il démissionnerait une fois élu le prochain président de la République italien. M. Bersani a été très critiqué au sein du PD pour n'avoir pas su imposer le choix d'un candidat à la présidence de la République, la candidature de l'ancien président du Conseil Romano Prodi n'ayant pas atteint la majorité absolue des grands électeurs, en raison des divisions internes de la gauche. Ils sont réunis sans succès pour élire un remplaçant au président sortant Giorgio Napolitano. "Demain matin (lors du vote prévu), nous allons nous abstenir et nous organiserons une assemblée. J'espère qu'une nouvelle proposition sera trouvée avec les autres forces politiques. Nous seuls, nous ne pouvons pas trouver un président de la République", a admis M. Bersani, selon l'agence ANSA. "Je n'arrive pas à accepter que le candidature de Romano Prodi ait échoué. Nous avons abouti à une affaire d'une gravité absolue, les mécanismes de responsabilité et de solidarité ont sauté", a-t-il dit, pour expliquer l'annonce de sa démission. Il a estimé que le PD devait "reprendre les contacts avec les autres forces politiques". Parti grand favori, l'ex-commissaire européen Prodi a échoué vendredi au quatrième tour de l'élection présidentielle, un cuisant revers pour la gauche. M. Prodi a recueilli seulement 395 voix, très loin de la majorité absolue requise (504 voix sur 1.007 électeurs). La première force de gauche avait déjà échoué la veille à faire élire l'ex-syndicaliste démocrate chrétien Franco Marini, choisi en commun accord avec la droite de Silvio Berlusconi. Pour protester contre le choix de M. Prodi, dont il est la bête noire, le Cavaliere avait appelé le centre-droit à ne pas participer au quatrième tour. 101 "franc-tireurs", sur 496 électeurs de gauche, n'ont pas respecté la consigne de vote pour M. Prodi. Les élections législatives de février avaient débouché sur une équation insoluble avec la gauche qui a la majorité absolue à la Chambre des députés mais pas au Sénat divisé en trois blocs de force équivalente : la gauche, la droite berlusconienne et le mouvement protestataire M5S de l'ancien comique Beppe Grillo. Ce qui a empêché la formation d'un gouvernement depuis plus de 50 jours.