Des capoeiristes, pratiquants d'une discipline d'arts martiaux, la capoeira, ont été à l'oeuvre dimanche au campus de l'Université des sciences et technologie d'Oran (USTO) "Mohamed Boudiaf", procurant du plaisir à un nombre de jeunes étudiants, venus découvrir cette spécialité. Cette 2ème rencontre de capoiera itaparica Algérie de deux jours, organisée par l'association "Fitya" des arts martiaux de Mers El Hadjadj en collaboration avec la direction des activités sportives et culturelles de l'USTO et la direction de la Jeunesse et des Sports d'Oran, a vu la participation de plus de 60 capoeiristes représentant huit associations d'Alger, Blida, Djelfa, Skikda, Guelma, Saida, Sidi Bel-Abbès et Oran. La première journée a été marquée samedi par une démonstration sur la grande plage de Mers El Hadjadj, en présence d'une grande foule de mordus de sports d'acrobatie et un stage de passage de grade encadré par deux maîtres de cette discipline, l'Algérien Bachir Cherif et le Français Peltier Alexandre. La capoeira, un art marial afro-brésilien qui puiserait ses racines dans les méthodes de combat et les danses des peuples africains du temps de l'esclavage au Brésil, est faite d'esquive, de jeu, de mouvements, de danse et d'épreuves d'endurance, fait de plus en plus d'émules en Algérie. La Ginga est le mouvement de base qui détermine tout le jeu et toute la gestuelle semblable à celle du cobra. La roda, où se déroule la capoeira, est un espace rituel et circulaire d'où jaillissent les mouvements giratoires des corps qui tracent dans l'air des cercles ouverts et dynamiques. Les cours de capoeira en Algérie pour les enfants offrent une approche ludique de cet art martial. Les enfants découvrent les mouvements et les rythmes de la capoeira par le jeu. Au cours de l'apprentissage, l'enfant maîtrisera graduellement les différentes techniques de la Capoeira et dominera toujours mieux le jeu dans la roda. Il découvrira progressivement le côté artistique de la capoeira : la musique, les chants, la danse et les acrobaties. Les adultes s'intéressent à la capoeira pour divers motifs. Certains entendent développer la condition physique et les techniques martiales, d'autres préfèrent le côté acrobatique, d'autres apprécient l'aspect musical et percussion et d'autres souhaitent s'approprier progressivement de toutes ces facettes, a-t-on expliqué. Le grade de chaque capoeiriste est reconnaissable par la couleur du cordon (vert, jaune et bleu) leur servant de ceinture. Le passage de grade se fait au cours d'un rituel spécifique nommé "batizado". La présence d'un mestre, maître ou instructeur est requise au cours de ce passage de grade. L'évolution des élèves est mesurée par leur équilibre lors de l'exécution des mouvements acrobatiques, mais aussi par leur implication dans la vie de l'Association. "Véritable école de la vie, la capoeira améliore la capacité de tous les membres à s'insérer dans la vie d'un groupe. La discipline rend également extraverti et communicatif. Elle développe les facultés du corps tout en éliminant la morosité et la nervosité. Elle est idéale pour le maintien du bien-être", selon le maître Bachir Cherif. La capoeira intègre de nombreuses figures acrobatiques et aériennes, rendant plus variées et plus efficaces les techniques de frappes avec les jambes et les pieds. La dimension martiale de la discipline est habilement cachée dans des techniques de déplacement, rythmées par des instruments de musique variés, selon maître Peltier Alexandrea. Parmi les instruments spécifiques de la capoeira, le berimbau, un ensemble formé à partir d'une calebasse et d'un arc de bois, un tambour léger nommé pendeiro.