OUZOU - Le médecin spécialiste traitant est le "seul habilité à annoncer à son patient qu'il souffre d'une maladie grave", a indiqué mercredi à Tizi-Ouzou le Pr Lamara, cancérologue au Centre Pierre et Marie Curie d'Alger. Ce spécialiste, qui a donné une conférence sur "L'annonce d'une maladie grave" au CHU Nedir Mohamed de Tizi-Ouzou, a expliqué que le médecin traitant "ne doit surtout pas déléguer cette tâche difficile à la famille du patient, à un psychologue, ou au médecin généraliste qui a orienté le malade". "L'annonce d'une maladie grave, tel que le cancer, ne doit pas se faire de manière radicale, ni être impersonnelle, ce qui aboutirait à un refus de traitement par le concerné. Le but de l'annonce, n'étant pas d'affoler le malade, mais de susciter chez lui un espoir de guérison", a expliqué le conférencier. Selon le Pr Lamara, une personne qui apprend qu'elle souffre d'une maladie grave passe par quatre étapes, dont la première est le refus de la maladie, suivie par une phase de résignation, puis de négociation où le patient commence à parler de sa maladie et du traitement avec son médecin traitant, puis à l'étape de déroulement du traitement. Ce cancérologue a déploré le manque de formation des professionnels de la santé en matière de morale d'éthique et de déontologie médicale, fait qu'il a qualifié de "non éthique", et "d'inadmissible". L'observance de grèves dans des services sensibles, tels que ceux de cancérologie, de réanimation ou des urgences, ainsi que des arrêts de travail, ont été qualifiés par le Pr Lamara de "non-assistance à personne en danger".