Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a promis la mise en œuvre de l'accord-cadre d'Addis-Abeba, censé ramener la paix dans l'Est instable de la RD Congo, où les groupes armés s'opposent à l'armée régulière. Avant de quitter la capitale ougandaise Kigali, le chef de l'ONU, s'est déclaré vendredi "extrêmement confiant sur l'avenir de la RDC". Il a jugé que "cette fois était la bonne". Evoquant les efforts déployés par les Nations unies pour ramener la paix dans ce pays, M. Ban a promis la mise en œuvre de l'accord-cadre d'Addis-Abeba, signé fin février par onze pays de la région. Cet accord "est la meilleure chance de paix depuis de nombreuses années", a déclaré M. Ban à la presse, appelant tous les dirigeants du continent à "jouer leur rôle pour ramener la paix". "Le Rwanda est essentiel au succès de l'accord-cadre", a-t-il encore souligné, avant de partir pour Entebbe, en Ouganda, dernière étape de sa tournée dans la région des Grands Lacs. Dans cette ville, M.Ban a rencontré le président ougandais Yoweri Museveni. Celui-ci lui a assuré que les négociations de paix allaient se poursuivre, a indiqué le secrétaire-général de l'ONU. L'Ouganda et le Rwanda jouent un rôle assez particulier. Ils sont à la fois accusés de soutenir la rébellion, et en même temps, sont considérés comme des solutions au conflit. Après plusieurs mois de trêve, des combats ont repris lundi entre l'armée de Kinshasa et le mouvement rebelle congolais du 23 mars (M23), à une dizaine de km de Goma, capitale de la province riche et instable du Nord-Kivu, où le SG de l'ONU a passé plusieurs heures jeudi, après une visite à Kinshasa. Un calme relatif était revenu durant sa visite, les belligérants, qui s'accusent mutuellement d'avoir relancé les hostilités, ayant décidé d'une trêve à cette occasion. Mais à Bukavu, la capitale de la province du Sud-Kivu, une quarantaine de personnes, dont huit policiers, ont été blessées vendredi matin au cours d'affrontements inter-ethniques. Début mai, le M23 a suspendu sa participation aux pourparlers ouverts en décembre à Kampala après la prise par le M23 de Goma dont il a depuis retiré ses troupes. Il a exhorté, à cet effet, le mouvement rebelle congolais du M23 à déposer les armes et entamer "des pourparlers de paix pacifiques" avec le gouvernement de Kinshasa. Par ailleurs, une brigade d'intervention de l'ONU, dotée d'un mandat "offensif" est attendue dans l'est de la RDC pour y combattre les groupes armés, M23 en tête. Cette future brigade, qui renforcera les 17.000 hommes de la Mission locale de l'ONU (Monusco) dont le mandat se limite à la protection des civils, "sera pleinement opérationnelle d'ici quelques semaines", a indiqué Ban Ki-moon à Entebbe. La visite en Ouganda était le point final de la tournée du chef de l'ONU dans la région des Grands Lacs. Ban Ki-moon s'est d'abord rendu mercredi au Congo, à Kinshasa et à Goma. Jeudi, il a rejoint Kigali, au Rwanda pour enfin terminer sa tournée à Kampala, en Ouganda. Samedi, il assistait aux cérémonies du cinquantenaire de la fondation de l'Organisation de l'unité africaine, l'OUA-UA, à Addis-Abeba, siège de l'Union africaine (UA). "La situation en RDC sera débattue dimanche lors du 21ème sommet ordinaire de l'Union Africaine, par les chefs d'Etats et de gouvernements lors d'une session spéciale", a affirmé le commissaire à la Paix et à la Sécurité, Ramtane Lamamra. "L'Union africaine tente de solutionner plusieurs crises sur le continent et les enjeux de ces dossiers et les solutions qui devront émerger demeurent un défi permanent pour l'UA", a souligné M. Lamamra.