La Commission d'enquête de l'ONU sur la Syrie a dénoncé, lundi dans un rapport, les "crimes de guerre" et "crimes contre l'humanité" commis dans ce pays en proie à un conflit depuis plus de deux ans. Dans son dernier rapport présenté devant le Conseil des droits de l'Homme, la Commission d'enquête estime qu'"il y a des motifs raisonnables de penser que des quantités limitées de produits chimiques ont été utilisés". Les enquêteurs font état de quatre évènements lors desquels ces agents auraient été utilisés, mais leurs enquêtes n'ont pour l'instant pas permis d'identifier la nature de ces agents chimiques, les systèmes d'armes employées ni qui les a utilisés. "D'autres incidents font également l'objet d'enquêtes", écrivent les experts, dans leur rapport qui couvre la période allant du 15 janvier au 15 mai. "Je suis très surprise par la violence et la cruauté des actes criminels, surtout les acte de torture. Un autre élément qui m'a aussi perturbé, c'est l'utilisation des enfants dans les combats" et qui sont "tués, torturés", a raconté Carla del Ponte, magistrate suisse et membre de la Commission d'enquête. Les enquêteurs accusent l'armée de commettre "des meurtres, actes de torture et autres actes inhumains". Ils accusent aussi les groupes armés de l'opposition d'avoir commis des "crimes de guerre, dont des exécutions extrajudiciaires ou des actes de torture", et de "mettre en danger la vie de la population en disposant des objectifs militaires près de zones civiles". Agissant sous mandat du Conseil des droits de l'Homme, la Commission indépendante d'enquête internationale n'a toujours pas reçu le feu vert de Damas pour se rendre en Syrie. Depuis le début de son mandat, elle enquête sur 30 allégations de massacres, dont 17 auraient été commis depuis le 15 janvier.