L'ONG internationale "Reporters Sans Frontières" (RSF) a condamné mardi les "entraves" à la liberté de la presse au Sahara occidental suite à l'empêchement par les autorités marocaines d'un journaliste étranger qui tentait de se rendre dans les territoires sahraouis occupés pour y enquêter sur la situation humanitaire et politique. RSF a cité le cas de José Maria Santana, journaliste espagnol pour la radio Cadena SER à Las Palmas et correspondant du quotidien El Pamas, aux Iles Canaries, qui aurait été empêché d'entrer le 21 mai 2013 au Sahara occidental, alors qu'il venait d'atterrir à l'aéroport d'El-Ayoun occupée, en provenance de Las Palmas. Selon l'ONG, ce refus est "symptomatique de la crispation de Rabat sur la question sahraouie". "(à) son expulsion pose la question des difficultés d'accès des journalistes au Sahara occidental et s'inscrit dans une politique plus générale d'entraves à la liberté d'information imposées par les autorités marocaines sur ce territoire", note RSF. Cette ONG a également signalé que les autorités d'occupation marocaine "limitent au maximum la venue dans cette zone de témoins qui pourraient être gênants, tels que les observateurs internationaux, les membres d'organisations de défense des droits de l'homme et les journalistes". Dans une déclaration parue sur son site, elle demande au gouvernement marocain de "garantir l'accès du territoire sahraoui aux professionnels de l'information ainsi qu'aux observateurs étrangers", affirmant que ces derniers doivent pouvoir être libres de travailler sans entrave ni contrôle sur l'ensemble du territoire. Se confiant à l'ONG, basée à Paris, le journaliste espagnol a raconté qu'à son arrivée à l'aéroport d'El Ayoun, vers 17 heures, il a dû répondre à une multitude de questions posées par un gendarme, avant d'être finalement contraint de reprendre un vol pour Las Palmas le jour-même, sans avoir pu quitter l'aéroport. RSF rappelle que c'est la troisième fois que ce journaliste se voit refuser l'accès au Sahara occidental en l'espace de deux ans. Le 6 mars 2013, quatre eurodéputés et cinq assistants parlementaires avaient été expulsés du territoire, alors qu'ils devaient effectuer une mission d'observation pour le Parlement européen sur la situation des droits de l'homme dans la région.