Le Conseil de sécurité jouera sa crédibilité demain quand il examinera une requête du Front Polisario : envoi d'une mission d'enquête à El Ayoune occupée, extension de la mission de la Minurso à la surveillance du respect des droits de l'Homme et à la protection de la population et mise en œuvre du référendum d'autodétermination promis en …1991 contre un cessez-le-feu avec le Maroc. Outre cette demande du mouvement sahraoui qui éprouve de plus en plus des difficultés à contenir une base en colère, le Conseil de sécurité doit répondre à des dizaines de parlements, de syndicats et d'ONG internationales qui veulent une enquête sur la «répression marocaine», eux aussi. Une pétition pour la mise en œuvre d'une enquête internationale sur ce qui se passe depuis le 8 novembre à Al Ayoune après l'attaque marocaine de Gdeym Izik, a été lancée par plus de 60 associations membres du comité international du Forum social mondial. Dans un texte remis aux gouvernements marocain et français, à l'Union européenne, à l'ONU, au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, à la Minurso et à l'Union africaine, les signataires exigent que cette enquête se penche sur le «sort des personnes disparues et les conditions de décès de celles retrouvées mortes», suite aux «événements» du 8 novembre dernier.Les cosignataires exigent aussi, un, la fin immédiate de toute répression de la population sahraouie dans toutes les villes du Sahara occidental, deux, le retrait des forces armées d'occupation», trois la libération «immédiate» de tous les prisonniers, détenus politiques et prisonniers d'opinion condamnés sur des «motifs fallacieux de droit commun» et la fin du black-out. Le Polisario fait état de plus de 2000 personnes disparues. Reporters sans frontières et le Comité pour la protection des journalistes qui ont fermement condamné le carnage «sans témoins» d'El Ayoune, ont appelé Rabat qui a bloqué «l'accès à l'information des journalistes étrangers» en les «expulsant du Sahara, manu-militari à «cesser la censure sur les événements en cours» à El Ayoune. «Le royaume doit faire face à ses responsabilités», écrit RSF. Autrement dit «montrer le vrai visage de son régime», dixit l'Eurodéputée suisse Nicole Kiil-Nielsen, députée européenne Europe écologie qui semble avoir saisi la raison qui a poussé près de 30.000 Sahraouis à rejoindre le campement de Gdeym Izik «lassés par 35 ans d'occupation militaire marocaine, attendant en vain depuis 19 ans que la voie diplomatique les rende maîtres de leur avenir, les Sahraouis des territoires occupés ont décidé, ces dernières semaines, de dire au monde que cet immobilisme de la communauté internationale leur est devenu insupportable», dit-elle déplorant et la pression et les chiffres de morts et de blessés qui «ne cessent de s'aggraver» depuis l'assaut. Parallèlement à ces pressions sur les «quinze», les Espagnols battent sans discontinuité le pavé. Ils demandent à José Luis Rodriguez Zapatero, leur chef du gouvernement d'assumer ses responsabilités. Les réfugiés sahraouis qui commencent à douter de la «sincérité» de l'ONU s'impatientent. Certains veulent reprendre les armes. Question à un dirham. Si le Maroc n'a rien à se reprocher à Al Ayoune, pourquoi dans ce cas, il a bloqué pendant plusieurs jours l'accès aux médias. Y compris à un des siens. Ali Lmrabet a été empêché par les autorités de son pays, de prendre l'avion pour El Ayoune à partir de l'aéroport de Casablanca.