Une équipe d'experts de l'UNESCO en mission au Mali a affirmé vendredi que les dommages causés au patrimoine culturel de Tombouctou étaient plus importants que ce qui avait été pensé, rapporte l'ONU. L'équipe s'est rendue récemment dans cette célèbre ville malienne afin d'évaluer les dégâts causés à son patrimoine culturel après les attaques menées par des groupes armés qui occupaient la région jusqu'au début de l'année. Cette mission d'une semaine est la première étape vers la reconstruction et la sauvegarde de ces sites, dont plusieurs figurent sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. ''La destruction infligée au patrimoine de Tombouctou est encore plus alarmante que ce que nous pensions. Nous avons découvert que 14 des mausolées de Tombouctou, notamment ceux qui se trouvent sur des sites du patrimoine mondial de l'UNESCO, ont été totalement détruits ainsi que deux autres de la mosquée de Djingareyber'', a déclaré le chef de la mission, Lazare Eloundou Assomo du Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO. Regrettant que le monument emblématique El Farouk, à l'entrée de la ville, eut été rasé, il a aussi estimé que 4.203 manuscrits du Centre de recherche Ahmed Baba avaient été perdus et que 300.000 autres, qui ont été déplacés essentiellement à Bamako, nécessitaient d'urgentes mesures de conservation. La mission d'évaluation a été menée par l'UNESCO avec le soutien de la Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA). La Directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova, avait rappelé, mardi dernier, l'engagement de son organisation en faveur de la reconstruction et de la sauvegarde du patrimoine culturel du Mali. Dans ce sens, elle s'est engagée à ce que l'UNESCO reconstruise les mausolées du Mali à l'instar des actions entreprises par cette organisation pour sauver les temples d'Egypte et pour reconstruire le pont de Mostar (Bosnie), datant du 16ème siècle, qui avait été détruit en 1993 lors des affrontement entre Bosniaques et Croates.