"Ne laissons pas la sècheresse tarir notre avenir" est l'appel de ralliement lancé par les Nations unies pour célébrer cette année la journée mondiale de lutte contre la désertification, et mettre en garde la communauté internationale contre les risques de la sècheresse qui a fait plus de 1,6 milliard de victimes depuis 1976. "Au cours des 25 dernières années, le monde est devenu plus exposé à la sécheresse, et les crises de sécheresse à répétition menacent d'être plus répandues, intenses et fréquentes du fait des changements climatiques. Les effets à long terme de la sécheresse prolongée sur les écosystèmes sont profonds, accélérant la dégradation des terres et la désertification'', lit-on dans le message du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki Moon, à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre la désertification. La journée mondiale de lutte contre la désertification de cette année "s'attache à mettre l'accent sur les risques que la sécheresse et la pénurie d'eau font peser sur la planète", souligne M. Ban. Au niveau mondial, plus d'un milliard de personnes vivent sous contraintes hydriques sévères. En 2030, la moitié de la population mondiale souffrira de ce fléau "si nous n'agissons pas de toute urgence", insiste de son côté le secrétaire général de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD), Luc Gnacadja, dans son message à l'occasion de cette journée. Selon ce responsable, "investir dans notre résilience aujourd'hui coûte une fraction du coût de secours que nous paierons demain, et ses avantages valent beaucoup plus". Pour faire face à l'ampleur des sècheresses qui accélèrent le processus de désertification, il est nécessaire de mettre en place des politiques globales de gestion qui vont aider à mesurer et à gérer les risques de sécheresse. L'Algérie, l'un des pays les plus exposés au phénomène de la désertification, va célébrer cette journée dans toutes les régions du pays à travers des activités de sensibilisation du grand public par des expositions et des visites des projets forestiers et agricoles, indique la Direction générale des forêts dans un communiqué. La société civile est invitée à lancer des initiatives pour marquer cette journée "afin de promouvoir la sensibilisation et encourager un public aussi large que possible à s'impliquer dans la recherche de solutions viables", selon la même source. La célébration officielle de cette journée se déroulera le 23 juin prochain dans la wilaya de M'Sila. En Algérie, outre les 200 millions d'hectares de désert naturel, représenté par le Sahara, environ 14 millions ha de zones de montagnes au nord sont touchés par l'érosion hydrique, 32 millions ha en zones steppique sont directement affectés et/ou menacés par la désertification et 4,1 millions ha de forêts soumis aux menaces des effets des changements climatiques. La carte nationale de sensibilité à la désertification actualisée en 2010 couvre 27 millions ha de zones steppiques touchant 30 wilayas et plus de 300 communes. Cette carte classe les zones par degré de sensibilité et oriente l'intervention des services des forêts. La désertification en Algérie comprend la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et sub-humides sèches par suite de divers facteurs, parmi lesquels les variations climatiques et les activités humaines. La lutte contre la désertification est un programme parmi d'autres inscrits dans la politique du Renouveau rural qui vise l'amélioration des conditions de vie des populations rurales et la protection des ressources naturelles.