Le coût de l'opération Serval au Mali devrait "dépasser les 400 millions d'euros à la fin de l'année", a estimé le chef d'état-major des armées françaises (CEMA), l'amiral Edouard Guillaud. En mai, 300 millions d'euros au total ont déjà été engagés, a-t-il expliqué au quotidien français La Tribune, ajoutant que le surcoût des opérations extérieures (OPEX) devrait "dépasser, comme en 2011, le milliard". Cette année-là, les OPEX avaient coûté au budget français 1,24 milliard d'euros, gonflées notamment par les surcoûts de l'opération Harmattan en Libye (368,5 millions d'euros pour sept mois d'intervention environ), a-t-il dit. Une telle "perspective est préoccupante", a souligné le CEMA "au moment où la contrainte budgétaire est très très forte", précisant que la facture globale de l'opération Serval est "de l'ordre de 100.000 euros par homme et par an". Au Mali, au pic de l'intervention des troupes françaises, il y avait 4.500 hommes mobilisés appartenant à 101 formations différentes, soit 3.000 hommes en moyenne annuelle, en incluant les forces présentes au soutien à la périphérie", a-t-il indiqué. Selon le CEMA, le président malien Dioncounda Traoré a demandé au président français François Hollande "l'installation, au Mali, d'une base militaire française comparable à celle qui existe à Dakar mais nous ne pouvons évidemment être partout", a estimé l'amiral Guillaud. En revanche, des détachements d'instruction comme d'Assistances militaires opérationnelles demeurent, et pas seulement à base de forces spéciales, a expliqué le chef d'état-major des armées. Il a ajouté que le Plan Sahel se poursuit également et la coopération avec les Maliens, interrompue en janvier 2012, reprend, y compris dans un cadre bilatéral, en complément de la mission européenne de formation - celle-ci ne concerne que le Mali. Il a également cité le plan EUCAP Sahel- Niger, que "les instances bruxelloises ont toutefois du mal à ajuster à la situation, au regard du développement des crises dans la région", a-t-il dit. Le plan Eucap Sahel-Niger est une mission de l'Union européenne (UE) qui a pour but d'aider ces pays à lutter contre le terrorisme et la criminalité organisée.