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Ce qui devait arriver, Areva
Publié dans La Nouvelle République le 13 - 01 - 2013

Le ministre français de la Défense à animé une conférence de presse, samedi 12 janvier, en fin de matinée. Au cours de point de presse, le ministre a déclaré que les Français interviennent suite à la demande d'aide malienne.
Cette aide s'appuyera sur trois axes: 1. Arrêter l'offensive des terroristes vers le sud du Mali. 2. Empêcher ces groupes de nuire davantage à la sécurité du Mali ainsi qu'à la France et à l'Europe qui sont à leur portée. 3. Sécuriser les ressortissants français et leurs partenaires européens. Dans cette optique, le renseignement français a fourni tous les éléments de la contre offensive d'hier sur l'axe Mobti-Diabali qui sera certainement une ligne de front. Concernant la nature de cette intervention surnommée «Opération Serval», le ministre de la Défense a affirmé : «Nous sommes déterminés à établir les conditions permettant la mise en œuvre de la stratégie définie par le Conseil de sécurité» et «Nous poursuivrons notre soutien aux Maliens aussi longtemps que nécessaire». Tout en affirmant qu'il s'agit d'une intervention bilatérale entre la France et le Mali, le ministre de la Défense a assuré avoir obtenu le soutien des Etats-Unis et de certaines capitales européennes. Le ministre a annoncé le premier mort au cours de cette opération, celle d'un lieutenant, pilote d'hélicoptère. En parallèle à cette intervention, les Français ont effectué une expédition en Somalie pour libérer un otage, Denis Allex, agent de la DGSE détenu depuis 2009. Le raid s'est soldé par un échec, et l'otage a été exécuté par ses ravisseurs. Le service Action de la DGSE a perdu deux hommes : l'un tué et l'autre porté disparu. Est-ce une coïncidence de frapper au même moment dans deux pays différents ? Le ministre est catégorique en disant qu'il n'y a pas de relation entre les deux opérations. Ce qui attire notre attention, ce sont les incohérences pour le moins flagrantes du ministre de la Défense français qui a du mal à trouver une justification à cette intervention hors cadre de la légitimité internationale. De ce fait, nous remarquons la répétition de l'affirmation que La France intervient surtout pour aider les forces maliennes, et aussi pour la protection des ressortissants français, voire même la lutte antiterroriste dont la France n'a pourtant jamais été le fer de lance. Cette même France qui nous gavait du «Qui tue qui ?» à longueur de journée dans ses médias mensongers lorsque l'Algérie était en proie à une guerre civile meurtrière, et qui payait des rançons astronomiques à Aqmi ainsi qu'à tous les mouvements qui le demandaient sans se soucier des impératifs qu'impose une lutte anti terroriste rigoureuse. Le discours officiel français ne tient pas la route en voulant placer la charrue avant les bœufs, affirmant que la France agit dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité, de l'Union africaine et de l'Union européenne, avant que ces dernières n'aient pris de décision du dossier malien. A défaut de nous faire avaler des couleuvres, les Français vont peut-être parvenir à nous faire engloutir des baleines. Ce qu'ils ne disent pas dans leurs interventions médiatiques, points de presse et autres, c'est qu'ils ne se soucient ni de leurs otages (tout en affirmant le contraire), ni de la stabilité de la région. En portant un coup fatal au processus politique du règlement de la crise malienne par la voie diplomatique initiée par Alger, le gouvernement français nous montre sa fébrilité face à des dossiers qui dévoilent sa véritable nature néocoloniale. La responsabilité des Etats africains vassaux et éternels esclaves d'une France coloniale est sans équivoque, car cette intervention advient grâce à l'appel humiliant du président malien. S'appuyant sur une véritable basse-cour, le coq français fait miroiter ses ergots à ses poules soumises, en l'occurrence les gouvernements du Mali, du Tchad, du Niger, de la Côte d'Ivoire, du Sénégal, du Burkina Faso et autres. Ces pays qui ne sont pas libérés du complexe du colonisé devraient s'émanciper de «l'esclavage mental» cité par Kwame N'krumah, et s'inspirer des écrits du grand penseur révolutionnaire algéro-antillais, Franz Fanon. Car peut-on envisager la présence du loup dans la bergerie sans la trahison et la soumission de ces Etats tels des chiens face à leurs maîtres blancs ? La France n'a aucune légitimité d'intervention au Nord-Mali comme elle n'a aucune légitimité divine ou unilatérale dans le monde. Inaugure-t-elle une nouvelle stratégie d'intervention qui n'obéit à aucune règle ni à aucune résolution internationale sans même attendre une décision, fut-elle de façade, de l'ONU ? C'est l'une des premières dans l'histoire moderne qu'un pays décide de lui-même d'attaquer ou d'intervenir où bon lui semble. Cela porte atteinte à ce prétendu droit international qu'elle contourne à sa guise avec une insoutenable légèreté et une irresponsabilité impardonnable. Tout cela, est bien évidemment, pour ses intérêts dans la région, comme ce fut le cas en Libye où la France a joué un rôle d'avant-garde dans l'intervention internationale qui a produit la situation catastrophique au Nord-Mali. On remarquera donc l'empressement de la France à vouloir intervenir cette fois toute seule. Nous devons souligner entre autres que le chef d'état- major, l'amiral Edouard Guillaud, nous a pour le moins surpris en affirmant qu'un hélicoptère dont le pilote est le premier mort de cette intervention a été abattu par une arme légère! Les Français veulent coûte que coûte éviter le débat sur les 27 000 missiles Sam7 et Stingers de l'arsenal libyen qui sont tombés aux mains des terroristes des différents groupes, grâce à eux. Sachant que les troupes françaises s'installent dans la région du Nord-Mali pour une durée illimitée, avec le plan non avoué d'établir une base stratégique au Sahel, les défis pour l'Algérie ne font que commencer. Elle va devoir faire face désormais à une véritable déferlante de tous les groupes islamistes bien installés au Nord-Mali ainsi qu'à une crise humanitaire avec l'afflux probable des réfugiés dans le sud du pays. Néanmoins, une question nous taraude l'esprit : la France veut-elle embourber et briser l'armée algérienne par cette action inédite et aventureuse, et l'amener à intervenir malgré elle dans un conflit sans issue dont les seuls enjeux sont les intérêts français dans la région, en l'occurrence les gisements d'uranium exploités par la compagnie française Areva ainsi que les richesses pétrolières et minières de ce grand territoire ?

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