Les ministres des Finances du groupe des vingt principaux pays riches et émergents, se retrouvent vendredi et samedi à Moscou pour leur troisième réunion de l'année, afin de surmonter leurs divisions face à une économie mondiale encore fragilisée par l'essoufflement des pays émergents, selon les économistes. A moins de 50 jours du sommet qui réunira début septembre à Saint-Pétersbourg les chefs d'Etat du G20, la réunion vise surtout à faire avancer les dossiers affichés comme prioritaires cette année, comme l'évasion fiscale ou la régulation financière, indiquent-ils. La priorité est "d'aller vers plus de transparence, plus de lutte contre les juridictions non coopératives", indique une source gouvernementale. "Les mécanismes d'évasion fiscale et les paradis fiscaux sont la cible numéro un des gouvernements et les ministres vont vouloir s'assurer que la question fait partie des priorités" pour le sommet de septembre, explique l'économiste Chris Weafer, de la firme de conseil Macro Advisory. Le sujet donnera aussi l'occasion aux grandes puissances de faire entendre une voix commune quand l'état de santé de l'économie mondiale divise. "On pourrait bien voir apparaître une fracture" entre pays riches et économies émergentes sur le sujet, avertit Chris Weafer. Alors que la zone euro est engluée dans la récession et que la croissance peine à décoller aux Etats-Unis, l'inquiétude grandit quant à la situation des pays émergents. Outre la Chine, dont l'essoufflement de la croissance provoque l'inquiétude des pays producteurs de matières premières qui fournissent Pékin, le tassement concerne plusieurs pays. Début juillet, le FMI a abaissé ses prévisions de croissance pour la Chine, le Brésil, l'Afrique du Sud ou encore la Russie. "Nous voulons entendre nos collègues chinois, pour qu'ils nous expliquent comment ils vont soutenir la demande, mais également nos partenaires européens ainsi que le Japon", a déclaré lundi Lael Brainard, sous-secrétaire au Trésor américain, demandant aux Européens "un plan qui dope la demande et la croissance". Mais une source gouvernementale allemande a assuré que Berlin comptait continuer d'insister à Moscou sur la réduction de la dette. Une rencontre des ministres du Travail du G20 se tient d'ailleurs jeudi et vendredi à Moscou, où ils discuteront des moyens de mieux coopérer contre le chômage.